Oran Aujourd'hui

Les fléaux de l’opportunisme et de la prédation

Le maire d’une grande commune côtière de la wilaya d’Oran, cité par un journal local, a tenu la semaine dernière des propos jugés à la fois sévères et courageux, visant des comités de quartiers et des associations qui, selon lui, ne jouent pas leurs véritables rôles et « qui ne sont là, pour certaines, que pour tirer profit des opérations caritatives de solidarité envers les démunis ». Le mois de ramadhan, l’aïd el fitr et l’aïd el kébir sont des périodes privilégiées pour récolter les dons des mouhsinines voulant offrir aux nécessiteux le couffin alimentaire, les vêtements de l’Aïd et même le mouton du sacrifice.
Profitant de la grande générosité des Algériens, certains acteurs n’hésitent pas en effet à saisir toutes les opportunités pour amasser quelques deniers en «jouant avec la détresse des nécessiteux…». Un constat de plus en plus partagé sur l’état des lieux de quelques associations créées ici et là au chevet de certains quartiers et cités d’habitat qui n’apparaissent et ne s’agitent sur le terrain qu’en ces périodes propices à l’action caritative. L’environnement, l’hygiène publique, l’embellissement du cadre de vie, la maintenance des allées et des immeubles, et bien d’autres préoccupations urbaines collectives sont totalement ignorées par ces « opportunistes » qui parfois ne résident même plus dans les cités concernées.
On se souvient, dans un passé récent que dans certains secteurs urbains , les opérations de distribution du couffin de ramadhan donnaient lieu à des scènes de colère, de disputes et de bousculades indignes des valeurs civiques et de la morale élémentaire devant en principe marquer la période de ramadhan et de la grande piété. Les résidents de certains quartiers, à l’Usto et ailleurs , n’entendent plus parler de leurs anciens «comité de quartier», créé à l’époque des fameuses «gestions de paraboles collectives» nouvellement installées. Après avoir bénéficié de subventions octroyées par la commune et la wilaya, des anciens membres de certains de ces comités se sont mis «en veilleuse» et se sont même évaporés dans d’autres sphères associatives plus rentables, connues par les observateurs avisés.
Rares, très rares sont les résidents qui savent exactement où sont passés les centaines de milliers de dinars octroyés il y a quelques années par les APW et APC successives pour soi-disant aider à la promotion de la citoyenneté et à l’implication des habitants dans les affaires urbaines de leur quartier. C’était sans compter sur l’aventurisme et la prédation de certains acteurs connus de la scène locale, qui squattent sans relâche la majorité des espaces d’expression et d’animation sociale, culturelle, ou sportive…
Par S.Benali

 

 

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