Oran Aujourd'hui

Les fléaux urbains irréductibles…

Il faut reconnaître que la modernisation de la ville d’Oran et l’embellissement de son image de marque relèvent à ce jour d’un noble et grand défi difficile à relever face aux nombreuses carences et contraintes souvent liées aux compétences humaines disponibles sur les terrains de la gestion locale, de l’implication sociale et de la responsabilité citoyenne individuelle et collective.
Cette quête de modernisation, souvent inscrite au débat sur le développement de la ville d’Oran et de sa région, vise, selon le discours officiel, à installer la capitale oranaise au rang des métropoles méditerranéennes dignes de ce nom.
Une ambition économique, culturelle et sociale, réduite depuis ces vingt dernières années à la seule réalisation d’opérations et de projets urbains, certes importants pour le fonctionnement normal de la Cité, mais trop souvent entachés par des retards d’achèvements et des carences liées à un déficit de maturation.
Il est vrai que personne ne peut nier que dans le cadre des différents programmes de développement, Oran a bénéficié d’importants crédits permettant de résorber les déficits en matière de logements, d’infrastructures routières, d’infrastructures sanitaires, universitaires et sportives et de bien d’autres secteurs importants.
De grands projets industriels ont également vu le jour dans les domaines de la pétrochimie, de l’aciérie et des industrie agro-alimentaires, sans parler des grandes opérations visant à la modernisation du port, à l’extension de l’aéroport d’Es Senia, et à bien d’autres projets en cours.
Mais qui peut croire pour autant que tous ces efforts engagés et ces grands chantiers lancés vont garantir pour Oran un avenir radieux de progrès social et de modernité comme le laissaient entendre à chaque fois les discours d’anciens responsables adeptes du populisme et des mensonges par omissions ? Oran, depuis des lustres, est restée en effet toujours pénalisée par bon nombre de facteurs exogènes qui ne sont pas toujours pris en compte dans les études et les expertises techniques indispensables à une démarche de gestion cohérente et rigoureuse.
Les retards, et parfois l’abandon et l’oubli de certains projets et opérations d’aménagement ainsi que les échecs répétés en matière d’entretien, de maintenance et d’embellissement urbain relevant des attributions communales, n’ont fait qu’aggraver l’ambiance de doute et de scepticisme parmi une majorité d’Oranais qui n’arrivent pas à comprendre par exemple pourquoi le siège de leur grande et belle mairie aux deux lions reste encore fermée et abandonnée à la dégradation des murs et des enceintes intérieurs.
Pourquoi des sites, comme l’ex-rue de la bastille, la mosquée du Pacha ou le vieux Ksar el Bey sont depuis des décennies en attente de réhabilitation? Pourquoi des espaces verts et des jardins demeurent dans un état de clochardisation avancée ou tout simplement clôturés et abandonnés comme celui du rond-point des trois cliniques ? Pourquoi, malgré les efforts indéniables des services de police, le commerce informel, l’occupation des trottoirs, l’habitat précaire illicite et les charrettes tractées par des baudets sur les grands axes routiers restent à ce jour les images visibles de ces fléaux urbains devenus irréductibles?
Par S.Benali

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