EDITO

Les présidents et leurs guerres

Le spectre de l’intervention militaire s’éloigne du Niger. Les efforts de la diplomatie algérienne ont payé. L’Italie, l’Allemagne, le Nigeria et d’autres Etats sont revenus à de meilleurs sentiments et évoquent désormais la solution politique comme seule issue à la crise que traverse ce pays du Sahel. Le scénario libyen, syrien et afghan est, pour l’instant, exclu. Et c’est tant mieux, sachant les destructions irrémédiables qu’une option militaire génère dans les pays, avec ses lots de mouvements des populations, de découverte de charniers et de chaos indescriptible qui contamine les pays voisins. Ce qui pourrait se passer avec le Niger en cas d’intervention armée, a déjà été testé ailleurs et l’on connaît les conséquences et les donneurs d’ordre de la catastrophe humaine qui s’en est suivie. Et pour cause, tout le monde sait la part active prise par Nicolas Sarkozy dans la destruction de la Libye, comme tout le monde savait le malheur qu’avait provoqué Georges Bush en Irak et en Afghanistan.
Pourtant tous les peuples de ces États dits évolués et à démocratie avancée, votent pour de nouvelles visions et, naïvement, peut être un nouveau contrat avec le reste du monde, et notamment celui en développement qui ne demande rien d’autre que d’être efficacement accompagné pour s’émanciper réellement.
Si l’on posait la question aux électeurs français ou américains sur le rôle que devrait jouer leur pays dans les pays du tiers-monde, ils seraient unanimes à parler de paix, d’entraide, de transfert de savoir-faire et de technologie… Ils verraient d’un très bon œil un apport concret et positif de leurs dirigeants en direction de ces pays. Il est évident, et c’est valable pour toutes les sociétés, le désir de changement de majorité politique est mû par des considérations de politique intérieure, mais il est clair aussi, que l’image de la France et des Etats Unis dans le monde compte pour les citoyens de ces deux nations. En changeant de président, ils voudraient voir la politique étrangère évoluer dans un sens moins guerrier, plus humaniste et surtout conforme au respect des droits de l’homme, loin de toute manipulation, dont les conséquences seraient d’importantes pertes en vies humaines, comme ce fut le cas dans toutes les zones chaudes de la planète. En fait, les électeurs américains et français ont donné, sans le savoir, un quitus à un petit groupe d’individus pour gérer la planète au mieux de leurs intérêts étroits. Les présidents ne sont là que pour donner une devanture démocratique à une politique étrangère élaborée Dieu sait où.
Cette hypothèse devient une évidence lorsqu’on entend Biden et Macron parler de la Syrie et des autres pays en conflit. On ne voit aucune différence avec les propos jadis tenus par Bush et Sarkozy. On est, en tout cas, très loin des propos électoralistes de ces deux personnalités.
Par Nabil.G

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