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Retard de la vaccination, variants et rebond des contaminations:
Les spécialistes multiplient les mises en garde

Après plusieurs semaines d’accalmie où les contaminations par le coronavirus ont enregistré une baisse significative, une légère hausse est constatée ces derniers jours. Face au retard que connaît la campagne de vaccination, qui n’est qu’à ses balbutiements, les professionnels de la santé insistent sur l’application des gestes barrières et des mesures de protection.

Suite au rebond des cas confirmés de la Covid-19, les spécialistes ont mis en garde contre le relâchement et rappellent que le dangereux virus est toujours en circulation.
Alors que les cas confirmés ont baissé ces derniers mois au point où les contaminations ont passé au-dessus de la barre de 100 cas confirmés en 24 heures, mais ce n’est plus le cas ces jours-ci.
En effet, l’Algérie fait face désormais à une remontée en matière de contaminations, que ce soit par la forme initiale du virus ou par ses nouveaux variants. À titre illustratif, le bilan de la journée du vendredi dernier, a fait état de 181 cas confirmés et 4 décès. Il s’agit d’un signe d’une légère hausse mais la barre de 200 cas n’a pas été franchie. En dépit du fait qu’il s’agit d’une légère hausse, cela n’a pas empêché les professionnels de la santé de sonner l’alerte. Les rassemblements et la non-application des mesures de protection ont fait réagir les spécialistes. Plusieurs appels ont été lancés à l’adresse de la population pour éviter l’abandon des mesures barrières et les mesures de protection et de prévention. En effet, les spécialistes ont affirmé qu’un total relâchement est constaté ces derniers mois et même les simples gestes préventifs ont été abandonnés.


Outre les mises en garde, certains médecins n’ont pas écarté l’arrivée de nouvelles vagues de contamination au coronavirus. Ainsi, le directeur de l’hôpital de Douéra, à Alger, a affirmé dans une déclaration à la chaîne III de la Radio nationale qu’il y a ces derniers jours une augmentation significative de cas. Il a indiqué aussi que le nombre de cas positifs a triplé par rapport aux jours précédents. Cet avis a été partagé par un autre spécialiste du secteur de la santé.
Interrogé jeudi dernier par un journaliste de la chaîne III, le Dr Halimi, chef de service Covid-19 à l’hôpital Mustapha Pacha tire la sonnette d’alarme. « Il y a une recrudescence. Durant cette semaine nous avons eu beaucoup de cas, des sujets âgés, mais aussi des jeunes », alerte-t-elle en faisant savoir que le service de réanimation « est saturé » depuis la veille du mois de Ramadan.
De son côté, le chef de service des maladies infectieuses à l’Établissement hospitalier public (EHP) de Boufarik (Blida), Dr Mohamed Yousfi a appelé à maintenir la situation épidémiologique stable «tant que l’immunité collective n’est pas encore atteinte, grâce à la vaccination d’un grand nombre de citoyens, d’autant que les quantités réceptionnées en Algérie ne permettent pas encore de réaliser cet objectif», rapporte la Radio nationale.
Outre les appels lancés à l’adresse des citoyens, les professionnels de la santé ont exhorté les autorités à mettre en place un plan de communication. Ce plan vise à rappeler l’impératif de revenir aux mesures de prévention et de protection, et ce, afin d’éviter au secteur de la santé d’enregistrer des records de contamination et une éventuelle pression sur le corps médical et les hôpitaux.


Il convient de rappeler que hormis la forme initiale de Sars-Cov-2, l’Algérie a enregistré des nouveaux cas confirmés de variants britannique et nigérian. Ainsi, les spécialistes ont aussi alerté quant au risque de recrudescence de ces variants connus pour leur vitesse de contagion par rapport à la forme initiale, dont l’Algérie a enregistré jusqu’ici un total de 207 cas entre le britannique et le nigérian. L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) a annoncé, mercredi dernier, que 20 nouveaux cas du variant britannique et 31 du variant nigérian de coronavirus ont été confirmés en Algérie. L’IPA a précisé que le nombre total de cas confirmés de variants à ce jour s’élève ainsi à 78 cas pour le britannique et 129 cas pour le nigérian.
Il convient de signaler qu’en dépit de l’efficacité des vaccins importés par l’Algérie contre ces variants, le rythme lent de la vaccination n’aide pas la population à se prémunir contre les nouvelles souches et d’atteindre ainsi l’immunité collective. Face au retard que connaît la campagne de vaccination, qui n’est qu’à ses balbutiements, les professionnels de la santé insistent sur l’application des gestes barrières et des mesures de protection, seul moyen qui permet de stopper la propagation, ou du moins, freiner significativement sa circulation.

Samir Hamiche

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