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Les mises en garde du Pr Zaamoche:
Risques du jeûne sur les malades chroniques

À la veille de chaque mois sacré du ramadhan, la question du jeûne des personnes qui souffrent de maladies chroniques notamment les diabétiques et les risques qu’ils encourent sur leur santé refait surface.

Alors que beaucoup de patients décident de pratiquer le jeûne sans recourir au préalable à une consultation médicale, les professionnels de la santé mettent en garde contre cette pratique et rappellent les démarches à suivre pour éviter d’éventuelles complications sur la santé des malades chroniques. C’est sur cette thématique que le spécialiste en médecine interne le professeur Adlène Zaamoche a été interviewé, hier, par la Radio locale de Constantine.
Annonçant d’emblée que l’Algérie compte actuellement 4 millions de personnes atteintes de diabète et 5 millions de personnes atteintes d’hypertension artérielle, le professionnel de la santé a affirmé que l’autorisation du jeûne pour le malade chronique peut être prise seulement par un médecin. Le médecin, indique le Pr Zaamoche, aura à examiner notamment le type de diabète et les doses d’insuline que le patient administre. «Le médecin étudiera les possibles effets positifs et les risques éventuels sur le patient avant d’autoriser ou non le jeûne», a-t-il déclaré.
L’intervenant sur Radio Constantine a affirmé que «chaque patient représente un cas particulier et nécessite un mode de traitement et de suivi spécifique». Il a précisé que «le type et la qualité du médicament et ses doses sont prises en considération par le médecin dans sa prise de décision pour autoriser ou non le jeûne». Le professionnel de la santé a indiqué dans ce sillage que pour les personnes diabétiques, la baisse de la glycémie pendant la période de jeûne constitue une préoccupation majeure.
Le Pr Zaamoche a indiqué que parmi les personnes qui rencontrent des difficultés pour pratiquer le jeûne il y a les patients atteints de diabète du type 1, c’est-à-dire, insulinodépendant, qui utilisent l’insuline quatre fois par jour. Il a précisé, dans ce sillage, que chaque cas nécessite un traitement et un suivi particuliers, soulignant que la décision d’autoriser ou non le jeûne est liée à la manière de traitement des complications chez le patient. Le Pr Zaamoche a indiqué, par ailleurs, que le protocole de traitement des personnes diabétiques, concernant la qualité des médicaments, a enregistré une évolution.
Il convient de rappeler que le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a donné jeudi dernier, à Alger, le coup d’envoi de trois caravanes médicales pour le dépistage précoce des maladies non transmissibles pour prévenir les complications de ces maladies et leurs répercussions sur le système de santé. «Nous sommes à l’approche du mois sacré du Ramadhan, et de nombreux patients ne mesurent pas les risques du jeûne sans avis médical», a souligné le ministre en marge de la célébration de la Journée internationale de lutte contre l’obésité, précisant que la propagation de la pandémie de Coronavirus a souvent dissuadé les patients de se rendre dans les structures de santé, d’où le lancement, a-t-il dit, de ces cliniques mobiles pour organiser des campagnes de sensibilisation.
A cette occasion, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de consulter un médecin avant de jeûner, révélant que la première clinique «Changer le diabète» parcourra la wilaya de Tlemcen pendant une dizaine de jours, tandis que les deux autres cliniques «Route de la prévention» sillonneront la wilaya de Laghouat durant la même période, avec le soutien de l’association médicale «Alafaq» pour la prévention et le dépistage des maladies rénales.
Samir Hamiche

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