Les squatteurs de logements sociaux
Après les opérations de démolition d’une trentaine de baraques illicites à haï chahid Mahmoud, dans la commune de Hassi Bounif, les vingt-cinq familles qui occupaient le site n’ont pas hésité à aller squatter des logements sociaux de l’OPGI vandalisés et dégradés car abandonnés depuis plusieurs années.
Ces habitations font partie du fameux projet de cent logements sociaux lancé en juin 2012 et qui devait être réceptionné en août 2013.
Parmi les logements laissés à l’abandon, seize logements ont été complètement saccagés par des voleurs et des délinquants et servent de lieu de rencontre et de beuverie à des bandes de marginaux.
Une situation qui a été dénoncée à plusieurs reprises par la presse locale, mais qui ne semble pas prise en compte par les gestionnaires concernés.
Selon des témoins, les vingt-cinq familles qui occupaient les baraques du petit bidonville démoli semblaient avoir planifié leur action en décidant d’aller « prendre possession » des logements abandonnés et oubliés, livrés à la « clochardisation avancée ».
Évoquant ce fait divers, les mauvaises langues locales n’ont pas manqué de spéculer abusivement sur les raisons et les motivations de certains acteurs en charge de la gestion des projets et du patrimoine urbain qui seraient, selon eux, coupables de laxisme et de « complicité passive » dans ce genre d’événement.
Au nom du droit au logement pour tous les Algériens, ces familles évacuées des baraques précaires démolies trouveront toujours des arguments pour « justifier » leur opération d’occupation de ces logements sociaux non affectés depuis 10 ans.
Des logements sociaux servant à reloger les expulsés des bidonvilles démolis et les occupants du vieux bâti à risque d’effondrement.
Une politique de relogement, certes conforme à l’approche sociale et humaniste dans la lutte pour l’éradication des bidonvilles, mais qui malheureusement n’a pas été balisée par de sérieuses mesures de contrôle et de régulation des mouvements de population d’une wilaya à une autre, d’une commune à une autre.
Fatalement, le fléau des bidonvilles ne pouvait être qu’encourager par les promesses et les réelles perspectives d’acquisition d’un logement social à travers le créneau du bidonville. Et dans un contexte global de laxisme et d’anarchie ambiante, la wilaya oranaise, l’une des plus attractive du pays, ne cesse de subir les affres de la clochardisation urbaine, voire même sociale, forgés par la prolifération des bidonvilles et l’absence avérée de contrôle et de régulation dans la gestion du territoire de la collectivité locale.
Par S.Benali