Oran Aujourd'hui

Les «volontés affichées»… et les échecs oubliés…

En réponse au déplorable état des lieux du cadre urbain de la Cité, les pouvoirs publics s’évertuent à organiser des campagnes de nettoiement et des opérations «coup de poing» mobilisant d’importants moyens humains et matériels. C’est en tout cas ce qui est chaque fois déclaré par le communiqué officiel publié sur le site de la wilaya. Le nouveau wali en poste depuis quelques jours n’a pas manqué lui aussi de lancer jeudi dernier sa première campagne de nettoiement à partir du site dit «Batimat Taliane». Une campagne, nous dit-on encore une fois, qui «entre dans le cadre de la volonté affichée par les autorités locales, d’éradiquer les points noirs et d’améliorer le cadre de vie dans les quartiers du chef-lieu de wilaya». Mais comme le soulignent les mauvaises langues, il est très facile «d’afficher une volonté de faire» …même si on ne peut rien faire d’utile et de rigoureux dans ce système de gestion ou l’échec n’est jamais ni blâmé ni sanctionné. Ici et là, depuis des décennies, à travers les quartiers et les grandes cités d’habitat, les habitants ne cessent de subir les désagréments d’un cadre urbain clochardisé par la dégradation des trottoirs et des allées, l’absence de plantations, la saleté, les sachets en plastique qui voltigent au vent, et très souvent l’entassement des ordures ménagères avec les odeurs nauséabondes qui infestent tout l’environnement. Sans parler des tas de déchets et de déblais entassés ici et là au gré de certains travaux de «replâtrage» abusivement inscrits au registre de l’amélioration urbaine. A la cité Hlm/Usto des 1245 lgts, le bâtiment abritant les pseudo-locaux dédié à «l’emploi des jeunes» illustre à lui tout seul le chaos et la misère urbaine organisée depuis des années par un système de gouvernance locale obsolète et défaillant. Ici, alors que les vieux discours affirmaient que ces locaux étaient réservés aux seuls jeunes chômeurs voulant créer une activité artisanale, on constate aujourd’hui que ces espaces sont en majorité loués, discrètement mais illicitement à des personnes exerçant divers commerces. Ainsi un marchand de gâteaux traditionnels et une pharmacie côtoient un ferronnier, une gargotte très fréquentée. Et Depuis quelques jours on peut voir la plaque d’un parti politique indiquant l’implantation du siège ou d’un bureau dans ces locaux initialement dédiés à l’emploi des jeunes. Pourquoi pas diront certains, bien habitués aux dérives, à l’anarchie et aux déficits de rigueur et de compétence dans la planification et l’organisation sociale de toutes les activités…
Par S.Benali

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