L’implication des habitants dans l’affectation du foncier…
Tout le foncier récupéré après démolition de bidonvilles ou de bâtisses du vieux bâti sera affecté à des aménagements d’utilité publique, notamment à «la réalisation de terrains de sport, d’aires de jeux et d’espaces verts au seul profit de la population». Cette approche de l’aménagement urbain, annoncée par le wali d’Oran en démarche prioritaire, serait justifiée par le déficit évident en ce genre d’équipements devenus bien rares dans certaines communes de la wilaya. Comme celles d’Es-sénia ou Sidi Chahmi, où le sous-sol serait fragilisé par la remontée des eaux et la présence de la vaste nappe de la Sebkha. Même l’assiette foncière des immeubles de la cité “Batimat taliene” à Es-Seddikia, une fois démolie, sera affectée à un projet de réalisation d’un vaste «jardin culturel», avec espaces verts et aires de détente et de repos. Cet espace foncier de près de 7 ha, était on le sait très convoité pour sa haute valeur urbaine. Promoteurs, investisseurs, hommes d’affaires et autres spéculateurs étaient il y a quelques années dans l’attente d’une affectation de ce terrain à des projets faussement inscrits dans un présumé plan de modernisation de la ville d’Oran. Aujourd’hui, en l’absence d’un schéma de croissance urbaine bien étudié et collectivement accepté, les projections en matière d’occupation du foncier disponible semblent réduites aux seules opérations dites d’embellissement urbain, excluant le recours au financement public ou privé pour la réalisation d’un projet d’envergure utile au développement d’un secteur d’activité. Il est vrai que dans un passé récent, l’affectation d’un terrain foncier ne reposait souvent que sur la cooptation, les passe-droits, et le «niveau d’allégeance» aux grands décideurs de l’ancien système aujourd’hui morts ou incarcérés. On se souvient de cet ancien wali qui annonçait à qui voulait l’entendre la prochaine réalisation de grands projets devant s’inscrire dans un présumé «plan de modernisation» de la Cité. Un «couloir vert», une «tour signal», un «mini wall street’’, un grand aquaparc, une cité pour les start-up et les nouvelles technologies, et bien d’autres projets ne servant en réalité que d’alibi à la distribution anarchique du foncier urbain oranais. En l’absence d’études et de stratégie réfléchie de gestion de la croissance urbaine de la grande ville, rien de rigoureux ni de cohérent ne pouvait être réalisé par le vieux système de gouvernance ancré sur un autoritarisme sans bornes, excluant toute notion de participation et d’implication des habitants dans l’affectation du foncier… Jusqu’à quand ?
Par S.Benali