Lutte contre le laxisme et la prédation à travers les APC
Il y a quelques jours, une peine de deux années de prison ferme a été prononcée par le tribunal correctionnel d’Es Sénia à l’encontre de l’ancien maire de la commune de Bousfer. Cet ex-élu a été reconnu coupable de malversations dans la gestion financière des affaires locales. Durant ces cinq dernières années, pas moins de quatre maires ont été incarcérés suite à une décision de justice, et plusieurs autres ont fait l’objet d’enquêtes des services de police pour des délits et des dérives présumées.
Le mandat des élus communaux en cours actuellement est lui aussi marqué de temps à autres par des infractions et des dérives dans la gestion des affaires courantes, notamment dans les missions importantes comme l’entretien du cadre urbain, l’hygiène publique et la préservation de l’environnement.
Si certaines communes, comme Oran, Bir El Djir, Sénia ou Bethioua, semblent peu à peu sortir la tête du vieux marécage de la prédation et des magouilles, d’autres APC de la wilaya restent au contraire empêtrées dans diverses affaires de malversations et de mauvaise gestion.
Depuis son installation à la tête de la wilaya, le wali en poste n’a pas cessé de rappeler à l’ordre les gestionnaires communaux défaillants en matière de prise en charge des préoccupations des citoyens et de bonne maintenance et entretien du cadre urbain.
Il y a quelques années, la Wilaya d’Oran avait battu le record du nombre de Maires impliqués dans des enquêtes judiciaires. On se souvient que 21 maires sur les 26 que compte la wilaya avaient été tour à tour impliqués dans des affaires scabreuses portées devant les tribunaux. Certains, dont le Maire de Bir El Djir, ont même été incarcérés. A l’époque, cette forte proportion d’élus gestionnaires impliqués dans des dérives, était en adéquation avec l’ambiance désolante qui entourait bon nombre de structures, organismes ou grandes associations locales activant dans les domaines de la vie culturelle sociale ou sportive. Avec les échecs et les dérives de gestion dans les APC, on pouvait aussi noter l’anarchie et la faillite des grands clubs de football oranais, les carences des structures de santé, les problèmes de l’université, la floraison des associations sans impact social et minées par les querelles internes et bien d’autres sphères gangrenées par la course au gain illicite et à la «notoriété».
Aujourd’hui les données ne cessent de changer, favorisant le recul de l’impunité et le respect des Lois. Mais l’opinion publique ne cesse encore d’observer avec lassitude l’état des lieux de certaines communes encore gangrenées par le laxisme et la prédation.
Les maires présentés devant la justice sont certes de moins en moins nombreux. Tout en respectant le principe de la présumée innocence avant le jugement final d’un tribunal compétent, on ne peut néanmoins que s’inquiéter de l’ampleur des «affaires louches» évoquées ici et là par les médias locaux.
Des affaires le plus souvent liées à des passations de marchés publics, de commandes de matériels et de services divers, et d’affectation de foncier dans des conditions jugées non conforme à la réglementation.
Par S.Benali