Oran Aujourd'hui

Lutte contre les retards enregistrés dans plusieurs chantiers

Le fléau des retards constatés dans l’achèvement des travaux a toujours été au coeur des préoccupations des autorités locales. La semaine dernière, le ministère de l’Habitat a décidé d’envoyer sur le terrain une commission ministérielle pour enquêter sur les causes réelles des reports de date de livraison de projets notamment en matière de programmes de construction de logements. Il est vrai que des milliers d’unités ont été distribuées l’an dernier à Oran, mais parallèlement plusieurs chantiers tous programmes confondus accusent des retards de livraison et sont encore en cours de réalisation. Sans parler des projets qui n’ont même pas été lancés.

La commission ministérielle d’experts envoyée à travers les wilayas, dont Oran, se penchera sur la situation du secteur des logements et tentera de proposer des solutions pour faire face aux contraintes et aux difficultés éventuelles rencontrées par les opérateurs et acteurs concernés. Dès son installation en décembre dernier, le wali d’Oran Samir Chibani a insisté sur le renforcement des chantiers en cours et l’impératif absolu de rattraper les retards constatés durant ces dernières années.

Axant sa démarche sur la vérité du terrain, le wali a ordonné aux chefs de daïras de lui remettre un état des lieux détaillé de tous les chantiers en cours, notamment ceux concernant la construction de logements et d’infrastructures scolaires et de santé. Selon des observateurs avisés, les retards cumulés dans bon nombre de chantiers ne seraient pas liés seulement à des problèmes de suivi ou de retards de paiement de tranches de travaux réalisés, mais également, voire surtout à un déficit flagrant en matière d’organisation et de gestion du projet

. L’attribution d’un marché de construction d’immeubles ou d’aménagement de routes, trottoirs et autres améliorations urbaines est clairement encadrée par la réglementation basée sur la fameuse procédure d’appel d’offres axée sur le principe du «mieux disant» incluant les critères de couts, de qualité et de délais. Mais selon un cadre de la wilaya, proche de ce dossier, Oran souffre encore d’un grand déficit en matière de disponibilité d’entreprises et d’opérateurs professionnels et crédibles pouvant remporter un marché et respecter à la lettre les clauses du contrat et du cahier de charge.

«Il faut faire avec ce que l’on a…» se lamentait jadis un ancien chef de daïra d’Oran qui était à la fois irrité et impuissant face aux artifices et aux tricheries parfois utilisées par certains opérateurs amateurs ayant décroché un marché public. Des pratiques, certes en voie de disparition, qui consistent par exemple à présenter des contrats fictifs de location d’engins et à déclarer un nombre d’ouvriers spécialisés exagéré afin d’étire «retenu» comme opérateur «mieux disant».

Ainsi des petites entreprises créés dans le cadre des procédures d’aide à l’emploi se retrouvent souvent en charge de plusieurs chantiers sans avoir les moyens ni les capacités de les conduire à bien dans les réglés prescrites. On constate souvent ici et là, comme c’est le cas au chantier de rénovation urbaine au quartier HLM/USTO, que des travaux de réfection d’un simple trottoir se font au «goutte à goutte» et durent déjà depuis plus de trois mois…

Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page