Lutte contre toutes les formes de criminalité grave : l’Algérie adhère pleinement aux efforts internationaux
L’Algérie adhère «pleinement» aux efforts de lutte internationaux contre toutes les formes de criminalité grave, notamment le crime organisé et le terrorisme.
C’est ce qu’a affirmé lundi dernier le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, répondant à l’APN aux questions des députés, lors d’une séance plénière présidée par le président de l’assemblée, M. Brahim Boughali. Il a affirmé qu’à travers le projet de loi modifiant et complétant l’Ordonnance n 66-156 portant Code pénal, l’Algérie «adhère pleinement, à travers ce projet, aux efforts de la communauté internationale pour lutter contre toutes les formes de criminalité grave, notamment le crime organisé, le terrorisme, la corruption, le sabotage économique et l’espionnage pour des parties étrangères».
M. Tabi a énuméré les « nombreuses dispositions » prévues dans le projet de loi qui ont été introduites au Code pénal suite aux orientations du président de la République. Il s’agit, précise-t-il, de la question de la protection du gestionnaire afin de relancer l’économie et booster le développement, la protection des personnels de sécurité dans la lutte contre la criminalité et la divulgation de documents relatifs à la sécurité, à la défense et à l’économie nationale.
Le ministre s’est expliqué ensuite sur la non-introduction de l’article 119 bis modifié du code pénal, relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption. «La non introduction de l’article 119 bis modifié du code pénal, relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption est due au fait que ce dernier trouve son fondement juridique dans la convention des Nations unies contre la corruption, qui définit les faits constituant les crimes de corruption et ne comportant pas des actes similaires à celles prévues dans l’article 119 bis», a-t-il expliqué. Il a indiqué dans ce cadre que le crime stipulé dans l’article 119 bis est une «infraction intentionnelle à laquelle ont été introduits des éléments objectifs liés au non-respect des lois et/ou des règlements, et/ou des règles applicables pour constituer une faute pénale». M. Tabi a précisé que la différence est, ainsi, claire entre celle-ci et «l’erreur de gestion» sachant que «les instances sociales émettent un avis sur la nature des actes commis, s’ils relèvent de la gestion». «Le pouvoir discrétionnaire du juge est déterminé par la disponibilité des deux éléments cités».
Le ministre a détaillé ensuite les peines de prison et les amendes prévues dans l’article 119 bis concernant la lutte contre la corruption. «L’article 119 bis modifié stipule que «tout agent public, conformément à la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption, qui aura intentionnellement provoqué, en raison de l’inobservance des lois et/ou des règlements et/ou des normes de sécurité applicables, le vol, le détournement, la dilapidation de deniers publics ou privés ou autres effets (documents, titres, actes) qui étaient entre ses mains du fait de sa charge, sera puni d’une peine de prison allant de trois (3) à cinq (5) ans et d’une amende de 300.000 DA à 500.000 DA», a-t-il fait savoir.
Évoquant la légitime défense des agents de la force publique prévue dans l’article 149 bis 24 et des garanties de l’application correcte de cet article, le membre de gouvernement a donné les chiffres liés à l’outrage à l’égard des agents de la force publique. Il a fait état de «la hausse étonnante et inédite des cas d’outrage à l’égard des agents de la force publique lors de l’accomplissement de leurs missions», faisant état «de 998 affaires en 2022 et 1.475 durant le premier semestre de 2023, au niveau des juridictions». Il a indiqué que ce type de crimes a incité le président de la République à «donner des instructions pour assurer, impérativement, protection aux agents de la force publique lors de l’exercice de leurs missions, à travers des mécanismes et des moyens, dont la protection juridique, en vue de leur permettre de s’acquitter de leurs missions». M. Tabi a affirmé que dans ce cadre que «la pratique juridictionnelle en la matière condamne, dans la plupart des cas, les agents de la force publique qui recourent à la force pour riposter aux agressions commises à leur encontre ou sur autrui, ces dernières nécessitant l’application des dispositions de la légitime défense à l’exception de certains cas». Selon lui, cet article prévoyait des règles pour l’application des dispositions de légitime défense par les agents de la force publique, en conférant, notamment au pouvoir judiciaire, à titre exclusif, le pouvoir d’établir les cas de légitime défense à travers les enquêtes diligentées par ce dernier, qui, dispose, pour ce faire, d’attributions élargies lui permettant de découvrir la vérité», outre «l’instruction qui demeure totalement indépendant de l’enquête préliminaire menée par les officiers de police judiciaire».
Évoquant les caméras portatives, le ministre a indiqué que le Gouvernement s’attelait à «la mise en place d’un cadre juridique et règlementaire pour ces appareils. Il a indiqué que les caméras portatives «ont fait leurs preuves dans les Etats l’ayant adopté» en ce sens qu’elles permettent de «prouver les dépassements dont l’auteur serait aussi bien les agents de la force publique que les criminels, et ce, de manière transparente».
M. Tabi a mis en avant aussi la nouveauté dans ce projet concernant la mendicité des enfants dans le cadre d’un groupe criminel organisé. Il s’agit, selon lui, de l’introduction de la mendicité avec mineur ou de son exposition à la mendicité dans le cadre d’une bande criminelle organisée, affirmant que ce projet de loi prévoyait une peine de prison allant de 5 à 10 ans. Concernant la liste des équipements sensibles, M. Tabi a souligné que la législation, qui prévoit des procédures et des formalités complexes, ne saurait s’aligner avec le développement accéléré des technologies, exigeant ainsi d’avoir recours à une règlementation à même d’être au diapason de ce développement.
Mohand S