Evênement

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Merzouki désavoué par les siens

De plus en plus de formations politiques tunisiennes se rangent contre les propos de l’ancien président, Moncef Marzouki. Le dernier en date est «Echaab yourid» qui s’est totalement désolidarisé des propos monergols tenus par Marzouki, affirmant qu’ils «ne
reflétaient en aucun cas la position de l’Etat tunisien». La liste des condamnations est très longue, sans doute en raison du mauvais souvenir qu’a laissé la présidence de Moncef Maerzouki sur le climat économique et politique en Tunisie. En effet, au lieu de prendre résolument la voie de la modernité, il est allé durant les trois ans à la tête de la Tunisie de concession en concession. Les intégristes qui n’avaient pas fait grand-chose lors des évènements qui ont conduit à la chute de Benali, ont sous son règne, dessiné les contours de la nouvelle Tunisie à leur aise. A coup d’agression de leurs concitoyens et d’étrangers, ils ont fait plus que marquer leur territoire, ils s’étaient tout simplement transformés en maîtres du pays.
Souvenons-nous de l’attitude du ministre de l’Enseignement supérieur qui, pour ne plus avoir à revire les scènes de violence de l’année universitaire précédente, est allé jusqu’à autoriser le port du Niqab à l’université. Le gouvernement avait donc tranché le conflit entre le rectorat de l’université de Manouba, théâtre de la bataille du Niqab, et les salafistes, en faveur de ces derniers. Cette victoire de la mouvance intégriste n’avait évidemment pas arrangé les choses dans un pays qui ne parvenait déjà pas à se concentrer sur l’essentiel, à savoir assurer la relance économique du pays.
En fait, il semble que l’expérience islamiste radicale soit un passage obligé pour les pays musulmans, comme l’a été le capitalisme sauvage pour les pays de l’Europe de l’est, à la différence que les nations qui sont sortie du socialisme pur et dur ont reçu un soutien massif de l’Union européenne. En Tunisie, ce sont les pays arabes encore debout, censé venir en aide à la jeune démocratie, qui financent à coup de milliards de dollars les mouvements intégristes. Ces derniers, à travers des grandes opérations d’aide sociale endorment les Tunisiens et finiront par créer une sorte d’économie parallèle où le Bazard fait l’essentiel du décor.
Sous Mzerzouki, la Tunisie n’était pas loin d’un plongeon dans les abysses de l’islamisme radical. Elle en a été sauvée par le peuple qui a refusé d’accorder un mandat présidentiel à Merzouki. A ce propos, il faut savoir que cet individu n’a jamais réussi à se faire élire au suffrage universel. Sa présidence il la devait à un vote de l’Assemblée constituante…
Par Nabil G

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