Nouveau métier: «Ramasseur de cuivre»
En début de semaine, une bande d’énergumènes, âgés entre 21 et 35 ans été arrêtés par les services de police de la daïra de Bir El Djir pour vol de plaques de circulation, de panneaux de signalisation , de chaises métalliques et autres mobiliers urbains installés au niveau de certains axes routiers aménagés en prévision des prochains jeux méditerranéens. Quelques jours auparavant, un autre groupe de trois malfaiteurs ont été appréhendés suite à l’arrachage et le saccage de câbles électriques afin d’extraire le fil en cuivre et le revendre sur le marché. Selon les enquêteurs, les matériaux volés étaient écoulés auprès de certains receleurs de métaux, artisans et même des fabricants de produits divers utilisant ces métaux à haute valeur marchande. Le bois, le fer forgé, les plaques de fer et d’aluminium, et surtout le cuivre font souvent l’objet d’importantes saisies opérées par les forces de police après l’arrestation de malfaiteurs installés sur ce créneau. Parfois même des chaises publiques ou des poteaux électriques sont entièrement démontés et transportés en certains endroits en vue de leur revente ou de leur transformation. Il s’agit aujourd’hui, nous explique un enquêteur, de véritables réseaux de délinquance, bien organisés pour mettre la main sur n’importe quel matériel ou équipement public devant assurer le fonctionnement du cadre urbain collectif. Les tampons, couvercles en fonte des regards d’égouts, les câbles électriques et téléphoniques, et même les grilles et grillages dans des espaces publics ne sont pas épargnés par ces malfaiteurs. Avec la récente hausse des prix de ces matériaux, on comprend que «le gain illicite est de plus en plus intéressant à la fois pour les collecteurs, les receleurs et les utilisateurs en bout de chaîne». Selon un observateur averti, le préjudice financier causé aux organismes publics et aux APC est de plus en plus important, ce qui nécessite une plus forte mobilisation des moyens policiers pour éradiquer, sinon freiner le phénomène. Contrairement au ramassage des déchets en plastique revendus au kilo à des opérateurs, le cuivre des câbles électriques et le fer forgé du mobilier urbain ne sauraient en aucun cas justifier la naissance de ce nouveau métier de «ramasseur de cuivre» qui prend de l’ampleur d’année en année.
Par S.Benali