On ne dédiabolise jamais un diable
Marine le Pen a volé. Son parti, le Rassemblement national ( ex- Front national) a détourné pendant de longues années plus de 4 millions d’euros. La cheffe du parti extrémiste était le chef d’orchestre d’une large rapine au dépend du parlement européen. Les faits ont été prouvés et étayés par toutes les enquêtes qu’elles soient parlementaires, policières ou judiciaires. Sa condamnation ne peut donc souffrir d’aucun doute.
Mais comme à chaque fois, le parti raciste et fasciste joue la victimisation. Le prétexte qui revient en boucle est de prétendre que derrière la décision de la justice se cache une décision politique pour empêcher le Pen de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Pour ce, c’est toute une machination qui a été mise en place pour faire pression sur le système démocratique français et forcer la justice à céder.
A aucun moment, les lepénistes ne remettent en cause le fond de l’affaire, ni ne nient d’ailleurs le bien fondé des griefs qui ont été reprochés à la délinquante politique qu’est leur cheffe de file. Et sur ce point leur défense est ubuesque, puisqu’ ils s’entêtent à répéter que le vol n’a pas été commis pour enrichissement personnel. Mais il n’empêche que le vol et le détournement en eux même ne sont nullement contestés.
Le Pen veut en réalité se placer au-dessus des lois de son pays et veut ainsi avoir un traitement à part, ignorant totalement l’Etat de droit, pourtant pilier de toute démocratie. Mais, il faut dire, que cette affaire n’a pas eu que des mauvais côté, car elle a permis de mettre en lumière la vraie nature de ce parti qui malgré toutes ses tentatives de dédiabolisation n’en reste pas moins un parti qui ne peut avoir sa place dans l’arc républicain et qui reste foncièrement un parti fasciste, raciste et dangereux pour la démocratie.
L’enragement des extrémistes du RN ne s’est pas limité à une grande campagne médiatique anti justice et à des menaces directes contre la juge qui a prononcé la peine d’inéligibilité et de prison ferme contre Marine le Pen, mais le ton est monté encore plus avec cette démonstration d’intimidation à travers des manifestations contre cette décision de justice. Les équilibres du pouvoir, la séparation des pouvoirs n’ont pas leur place dans la logique des fascistes et des racistes, autrement dit la démocratie n’a jamais été la tasse de thé de cette famille politique. La dédiabolisation que chantait le Rassemblement national depuis des années n’était en fait qu’un subterfuge pour s’acheter une respectabilité mensongère. Il fallait juste gratter un peu le vernis pour découvrir que le diable est toujours diable, et que ce sont là les gènes indélébiles d’un parti dont l’essence même est anti-démocratique.
Par Abdelmadjid Blidi