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Pétrole : le Brent à 86.52 dollars le baril

Les prix du Brent, en tendance haussière ces derniers jours, ont atteint, hier, 86.52 dollars le baril. La hausse des prix de l’or noir est due à un facteur principal, à savoir l’annonce faite par la Russie de réduire sa production en pétrole au mois de mars de l’année en cours.

En effet, un bond des cours a été provoqué par l’annonce vendredi dernier du vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, qui a affirmé que son pays va diminuer en mars sa production de pétrole en réponse aux sanctions décidées contre le brut de la Russie. Selon des agences de presse russes qui ont rapporté ses déclarations, le vice-Premier ministre russe a affirmé que « la Russie va réduire volontairement sa production de 500.000 barils par jour en mars ». Les 500.000 barils par jour est l’équivalent d’environ 5% de la production quotidienne de la Russie.

Le responsable avait déjà évoqué, fin décembre, la possibilité d’une baisse de 500.000 à 700.000 barils par jour, du fait de l’entrée en vigueur de l’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, associée à la mise en place d’un prix plafond sur les livraisons vers d’autres destinations. Après le brut, début décembre, l’embargo a été élargi, dimanche dernier, aux produits raffinés.

Pour Andrew Lebow, de Commodity Research Group, la décision est liée à un manque de débouchés pour le pétrole russe du fait de l’embargo et du prix plafond, mais Moscou veut, malgré tout, donner l’impression de garder la main. « Nous estimons que la décision n’est pas complètement volontaire et que des facteurs de marché forcent la main à la Russie », qui peine à trouver des acheteurs, estime aussi Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. Avec les États-Unis et l’Arabie saoudite, la Russie est l’un des trois plus grands producteurs de brut et donc un acteur crucial du marché.

Jusqu’à l’entrée en vigueur des nouvelles sanctions, « la Russie arrivait à compenser la perte de ses ventes à l’Occident par des achats venus d’Asie, particulièrement de Chine et d’Inde », note Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Mais l’embargo entré en vigueur dimanche concerne les produits raffinés russes, qui étaient principalement achetés en Europe.

En promettant vendredi de priver le marché de 0,5% de la production quotidienne mondiale, la Russie a fait jaillir les cours. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 2,23%, pour clôturer à 86,39 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mars, s’est apprécié de 2,12%, à 79,72 dollars.

Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, « il y a eu des conversations avec un certain nombre de membres de l’OPEP+ », l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’accord OPEP+, avant l’annonce faite par Moscou vendredi. Et des délégués d’autres pays membres de l’OPEP+ ont affirmé à l’agence Bloomberg qu’ils ne compenseraient pas la baisse de la production russe. « Pourquoi le feraient-ils? », a interrogé Andrew Lebow. « Les prix vont remonter sans qu’ils aient eu à faire quoi que ce soit. C’est une opération sans risque pour eux. »

Le cartel est, en effet, sous pression depuis sa décision, annoncée début octobre, de diminuer ses volumes de 2 millions de barils par jour à partir de novembre. Les cours se situent actuellement à un niveau inférieur à l’an dernier à la même époque, quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine, rappelle l’analyste.

Mohand S

 

 

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