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Pétrole, travail et richesse

Bien que les prévisions soient optimistes pour les deux prochaines années, l’or noir a entamé l’année 2023 à la baisse. Une légère inquiétude passagère pourrait du pays, même si le niveau des prix est à près de 20 dollars supérieur aux prix référence de la loi des finances 2023 qui table sur un baril à 60 dollars. L’équation n’est pas tellement difficile, sachant qu’au niveau fixé dans la loi des finances, le pays peut aisément effacer ses déficits grâce à un Gap plutôt confortable. Mais personne ne peut réellement prédire les cours du pétrole dans les tout prochains mois. Mais même en cas de baisse sérieuse des prix, le pays n’a pas grand chose à craindre dans l’immédiat. Et pour cause, les Algériens ne verront pas vraiment la différence. Totalement désendetté, avec en prime d’importantes réserves, le pays est à l’abri d’un « traumatisme » financier à plus ou moins court terme. Il reste néanmoins que cette assurance est soutenue par une dose de relativité. La raison tient de la trop grande importance qu’ont les hydrocarbures dans la structure des recettes nationales. Malgré une hausse significative des exportations hors hydrocarbures en 2021 et 2022 et une prévision encore plus optimiste pour 2023, la structure du commerce extérieur du pays demeure toujours fragile. Mais il est clair qu’en suivant la voie qu’emprunte le pays, il y a beaucoup d’espoir de voir notre dépendance aux hydrocarbures se réduire d’année en année. L’Algérie n’a pas d’autres choix que de poursuivre dans cette dynamique, de la renforcer et surtout de multiplier les investissements hors hydrocarbures pour diversifier l’économie et s’assurer d’un redressement effectif de la situation avec les seules potentialités du pays.
Si, cette perspective ne se réalise pas, l’on sera forcé de revenir sur pas mal d’acquis, dont celui du niveau de vie atteint aujourd’hui. Dans tout cela, il faut peut être comprendre, une bonne fois pour toute, que dans le combat émancipateur de l’économie nationale, il y a quelques réflexes que tout Algérien doit acquérir. Le responsable politique, l’opérateur économique et le simple citoyen doivent absolument intégrer dans leur schéma de pensée que la richesse d’une société est prioritairement le produit de son travail et non pas son sous-sol ou encore les exemptions fiscales.
Cela pour dire qu’un prix de pétrole en hausse est un parapluie qui peut céder à tout moment. Mais une économie diversifiée et créatrice de richesses à l’export est un abri sûr, susceptible de protéger la société contre n’importe quelle tempête. Les Algériens qui ont vécu les affres du programme d’ajustement structurel du FMI savent ce qu’une chute des cours de l’or noir provoque comme drame social.
Par Nabil.G

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