Port et village de Kristel: un lamentable état des lieux
Le port de pêche, ou plutôt l’abri pêche de Kristel dans la commune de Gdyel ne cesse depuis des lustres d’être chaque année inscrit dans la liste des opérations d’aménagement programmées par les pouvoirs publics dans le cadre du développement local.
Lors d’une récente visite de travail dans la commune de Gdyel, le wali d’Oran, à son tour, a exprimé sa préoccupation face à l’état des lieux déplorable de ce présumé port de pêche, un site important et précieux pour l’activité économique et sociale de cette collectivité locale.
Parmi les défis mis en avant par le responsable local figurent les conditions d’accès au port de pêche, l’hygiène et l’environnement, et la sécurité des biens et des personnes.
Comme ses prédécesseurs avant lui, le wali en poste a été choqué et irrité par le chaos et l’anarchie qui règnent en matière de gestion et d’entretien de cette modeste infrastructure portuaire pénalisée notamment par le nombre important d’embarcations abandonnées en toute impunité par leurs propriétaires.
Des épaves de barques de pêche qui selon des témoins encombrent le port depuis des décennies.
Encore une fois, des instructions ont été données aux responsables locaux concernés pour l’enlèvement de ces embarcations abandonnées et pour le lancement des opérations programmées pour aménager et réhabiliter le port de pêche et toute la zone dans la localité de Kristel.
Le wali a annoncé dans ce cadre que « plusieurs projets sont inscrits, certains sont en cours de réalisation dans le secteur des travaux publics, et d’autres seront incessamment lancés».
On sait, depuis longtemps, que le village de Kristel connaît des rejets d’eau usée se déversant vers la mer, entraînant une pollution du littoral et de l’écosystème marin.
Évoqué une première fois en février 2009, il y a déjà vingt cinq ans, un projet de réalisation d’une station d’épuration reste à ce jour en attente.
Le projet de réaménagement du port de pêche de Kristel, avec la construction d’ouvrages de protection, de quais d’accostage pour différents types de bateaux de pêche, ainsi que le développement de la flotte de pêche, devait permettre depuis longtemps de moderniser les infrastructures existantes, de créer de nouveaux emplois et de renforcer l’économie locale.
Avec un financement estimé à 146 millions Da, ce projet serait planifié nous dit-on pour l’année 2024 en cours.
Inchallah s’empressent de lancer les observateurs avisés, plutôt sceptiques face aux annonces sans lendemain souvent enregistrées en matière de lancement de projets et d’opérations d’aménagement urbains.
Des retards et des renoncements qui ne relèvent surtout que d’un manque de rigueur et de rationalité dans la mise en œuvre des politiques publiques de développement local.
Ainsi va Oran.
Par S.Benali
