Pour un plan d’aménagement touristique digne des ambitions collectives
Lors d’une réunion du conseil exécutif présidée dimanche dernier par le wali d’Oran, plusieurs dossiers de gestion liés au développement local ont été examinés, dont l’étude d’aménagement le long de pénétrante autoroutière menant au port d’Oran. Un exposé a été présenté par un bureau d’études retenu par la Direction locale des travaux publics. Le wali a rappelé l’importance de ce projet d’aménagement des espaces de la façade maritime très fréquentés par les Oranais et les visiteurs.
On sait que l’ouverture de cet axe routier longeant la frange marine a suscité un engouement et une attractivité nécessitant le lancement d’opérations d’aménagement, d’embellissement ainsi que d’installation de structures et de commodités diverses visant à l’accueil et à la promotion du tourisme ainsi qu’à la valorisation de toute cette façade maritime. On sait que ce vaste projet d’aménagement de la frange marine le long la pénétrante au port a été évoqué et annoncé depuis longtemps.
Mais selon des observateurs avisés, cette grande action reste encore à ce jour placée «en instance», comme en attente de la clôture du débat et des réflexions sur la nature et la consistance des opérations à engager dans le cadre de grand projet. On se souvient que d’anciens responsables locaux avaient tour à tour annoncé le lancement de futures réalisations d’infrastructures hôtelières et touristiques, d’aires de détente et de loisirs, d’espaces commerciaux, et même d’une marina, un port de plaisance digne des ambitions de la capitale de l’Ouest.
Beaucoup d’Oranais , parmi les mauvaises langues locales, estiment que ces retards et reports clairement affichés, ne reflètent que des formes de renoncements et de recul face à ce grand projet annoncé en défi majeur et à grand tapage médiatique juste après la cérémonie d’inauguration de la pénétrante du port. Au delà des polémiques et des arguments des uns et des autres, notamment en référence à la rationalisation des crédits affectés à l’aménagement du territoire, des Oranais versés dans le pragmatisme et le bon sens soulignent dans leurs commentaires qu’il est aussi urgent de mettre en œuvre un mode opérationnel pour la gestion et le ramassage des déchets et l’entretien des plantations le long de l’axe routier de la frange marine.
Il faut également souligner que les tergiversations cumulées autour de ce projet ont eu pour conséquence une «amplification des effets d’annonces». D’autres commentateurs soulignent que les reports, ou plutôt les mises en attente des différentes opérations d’investissements annoncées, seraient liés à un éventuel futur «grand plan de modernisation de la ville d’Oran» comme cela a été le cas pour la ville d’Alger. On sait que la ville d’Oran connaît ces dix dernières années un essor notable des investissements en matière de complexes hôteliers, de parcs de loisirs, et de jardins urbains. Mais des observateurs avisés notent cependant des insuffisances et des incohérences liées à un manque de vision en termes de gestion globale intégrée des espaces à aménager et à valoriser.
La façade maritime longeant la pénétrante au port d’Oran, le site de la pêcherie mitoyen au quartier historique de Sidi el Houari, le sommet du Murdjajo et sa vieille liaison routière avec Mers El kébir sont autant de lieux stratégiques nécessitant un plan de développement touristique digne des ambitions collectives.
Par S.Benali