Pour un vrai soutien de l’Afrique

Les médias occidentaux qui suivent la situation qui prévaut en Afrique à leur manière veulent nous faire croire que le gros du travail pour développer le continent est une affaire de multinationales… Justement occidentales. Ils ne disent évidemment pas que ces mega sociétés viennent avec une caisse noire spécifiquement destinée à corrompre les responsables africains. Ils ne disent pas également qu’ils bénéficient d’un soutien sans réserve, mais également à la limite du «mafieux» de leurs Etats respectifs. S’il faut organiser des coups d’Etats, financer des milices ou organiser le chaos dans un pays d’Afrique pour sauvegarder les intérêts de la multinationale, l’Etat en question s’exécute, apporte sa caution politico-diplomatique, fait voter des résolutions à l’UE et parfois même à l’Onu. Cela se fait évidemment au détriment des populations africaines autochtones.
Ces médias nous invitent donc à comprendre que les interventions militaires occidentales dans de nombreux pays du continent constituent la meilleure chose qui puisse lui arriver et qu’aujourd’hui, le problème qui menace l’Afrique est la présence économique de la Chine et le soutien sécuritaire de la Russie contre les terroristes.
A suivre les commentaires du paysage médiatique otanien, on a vraiment l’impression que l’interventionnisme américain et des anciennes puissances colonisatrices en Afrique est d’abord une œuvre civilisatrice. Bref, tout est mis en place pour pousser l’opinion internationale et plus précisément occidentale à croire que l’Occident recoure à des «guerres propres». On ne parle pas des déplacements des populations par dizaines de milliers, ni des risques sérieux d’enlisement de pays entiers dans une longue et pénible guerre qu’il lui a été imposée par des mercenaires payés par les multinationales. Les officiels européens et américains, nous disent à nous autres Africains que pour l’heure le traitement des événements impose de procéder par étape. Le plus important est de décrire leur «guerre propre», avec une arrière pensée permanente, celle de la sauvegarde de leurs intérêts et ceux de leurs multinationales..
Seulement, le scénario ne finit jamais avec le départ des soldats occidentaux. C’est ce qui se produit dans les pays du Sahel, dont les dirigeants ont chassé les armées française et américaines. Il faut être naïf de croire à une émancipation véritable. Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’Etat, d’une poussée terroriste ou d’un vaste mouvement de contestation populaire.
Il serait grand temps, en cette journée de l’Afrique que célèbre l’Onu aujourd’hui, de retourner à la vraie mission des instances internationales qui consiste en un accompagnement sérieux de l’Afrique pour sortir le continent du sous-développement.
Par Nabil.G