EDITO

La nouvelle carte maîtresse

On disait les capacités algériennes en hydrocarbures en constante dégringolade. Certains «experts» s’étaient même permis d’annoncer la période de déclin des réserves gazières et pétrolières. Ils ont même fixé une échéance assez rapprochée. On disait donc qu’à partir de 2030, l’Algérie ne pourra plus exporter et en 2050, elle deviendra importatrice nette d’hydrocarbures. Annoncer cela à des Algériens qui savent pertinemment que leur survie tient à plus de 90 % de l’or noir, c’est créer quelque part les raison d’une panique ou tout au moins d’un stress social. Mais une actualité récente est venue démentir les « experts» puisque le groupe Sonatrach, a réalisé avec succès, le 22 mars dernier, un puits de délinéation dans les régions de Touggourt et d’El Bayadh. En termes clairs, la compagnie pétrolière nationale a mis en évidence des puits avec une des productions de l’huile et du gaz associé à «des débits de 5.094 barils/jour d’huile et 185.582 m3/jour de gaz». Les «experts» sauront reconnaître l’importance de cette découverte, pour la simple raison que Sonatrach l’évalue à 961 Millions de barils. C’est-à -dire plus de 3 ans supplémentaires de réserves, au rythme actuel de la production de pétrole.
Sans entrer dans les détails techniques, il apparaît clairement que le domaine énergétique national est très loin du tarissement. La compagnie affiche la conviction que l’on est face à une zone pétrolière émergeante. Une excellente nouvelle pour les capacités réelles de l’Algérie en la matière. Sonatrach n’a pas perdu son temps et souligne l’existence de nombreuses études et d’efforts importants d’exploration pour évaluer le potentiel de cette nouvelle zone. De là à s’attendre à un gisement prometteur susceptible d’allonger les réserves à plusieurs autres décennies, il y a un pas que des spécialistes rationnels pourraient faire sans hésiter. En tout cas, il est dit dans un document produit par Sontatrach, que la compagnie nationale confirme le grand potentiel en pétrole de la région de Touggourt et compte accélérer le développement de ce pôle pour augmenter la production nationale. Il est entendu que le même constat a été établi pour le périmètre de Ouled Sidi-Chikh à El Bayadh.
L’importance de ces découvertes pourrait, si elle se confirme, replacer le pays au centre de l’équation énergétique mondiale, compte tenu de l “évolution géopolitique du monde. Il n’est certes pas question de refaire la même erreur du syndrome hollandais, mais il ne faut surtout pas ignorer la nouvelle carte maîtresse de l’Algérie. Savoir en user, c’est développer l’économie, la diversifier et passer à l’étape de pays émergent…
Par Nabil.G

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