EDITO

Une paix toujours ajournée

Il y a beaucoup de vérités dans les déclarations du président brésilien Lula, quand il dit que les Occidentaux et surtout les Etats-Unis encouragent la guerre en Ukraine. Sinon quelle interprétation donner à la dernière sortie du patron de l’OTAN le danois Jens Stoltenberg qui a froidement déclaré que l’Ukraine pourrait rejoindre l’organisation atlantique. En visite pour la première fois en Ukraine, vendredi dernier, le chef de l’alliance militaire a promis que la question de l’adhésion de l’Ukraine serait discutée lors d’un sommet à Vilnius (Lituanie) en juillet.

Une aubaine pour le président ukrainien,Volodymyr Zelensky, qui a estimé qu' »il était temps » que l’Otan accueille l’Ukraine dans ses rangs.

Des déclarations qui ont suscité l’ire de Moscou qui a estimé à travers la porte parole du ministère russe des affaires étrangères que les Occidentaux ont préféré transformer l’Ukraine en « projet antirusse » au lieu de travailler sur des solutions équitables pour la sécurité en Europe.

A côté de cela, le soutien des Occidentaux à l’effort de guerre de l’Ukraine traduit clairement l’engagement sans limite de l’Occident dans ce conflit aux nombreux enjeux stratégiques. En effet à ce jour les livraisons d’armes lourdes occidentales à l’Ukraine ont atteint des sommets, puisque selon un décompte fait par Lloyd Austin, le secrétaire à la défense des Etats-Unis, l’armée ukrainienne a bénéficié « en quelques mois seulement, de 230 chars, plus de 1 550 véhicules blindés et d’autres équipements et munitions pour soutenir plus de neuf nouvelles brigades blindées. »

Face à cette surenchère guerrière, les Occidentaux n’ont avancé aucune esquisse de sortie de crise, et surtout aucun plan de paix. Ils ne veulent d’ailleurs étudier aucun plan de paix proposé par d’autres pays. Leur intention est clairement de faire durer le conflit le plus longtemps possible, avec la même ligne de défense, à savoir que ce sont les Russes qui ont commencé les hostilités, omettant sciemment de reconnaître que la cause première de ce que qualifie Moscou  » d’opération spéciale  » c’est bien leur intention de compter l’Ukraine comme membre de l’OTAN.

Une intention qu’ils ont encore réaffirmé ce vendredi, et qui sonne comme une provocation envers le Kremlin et une volonté totalement assumée de faire perdurer la tension en Europe, mais aussi ailleurs, car la Chine est aussi une autre cible de cet Occident qui semble jouer les dernières cartes de sa domination sur un monde qui, pourtant, est bien en train de leur échapper que ce soit en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine ou en Afrique.

Par Abdelmadjid Blidi

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