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Incendies de forêts:
Près de 8500 hectares partis en fumée depuis début juillet

Près de 8500 hectares de forêts ont été détruits par les incendies enregistrés depuis le début de mois de juillet courant dont les plus importants se sont déclarés dans la wilaya de Khenchela.

Par rapport à la même période de l’année passée, l’Algérie a enregistré la perte de 2600 hectares à cause des feux de forêts. Ces chiffres ont été communiqués, hier, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Abdelhamid Hemdani, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Interrogé pour savoir si ces incendies sont d’origine criminelle, le ministre a rappelé que des personnes ont été arrêtées par les services de sécurité dans certaines wilayas et localités et l’enquête poursuit toujours son cours. «J’ai consulté les images satellitaires contenues dans le rapport établi par l’Agence spatiale algérienne (ASAL), il est inadmissible que tous les feux de forêts soient partis à partir des bordures des forêts ; tous sans exception. Aucun feu n’a démarré de la forêt elle-même», a dénoncé le ministre. M. Hemdani a indiqué qu’il ressort de ce rapport que «quelques 8500 hectares de forêts ont été détruits cette année, dont 1500 hectares à Khenchela». «Nous n’en sommes qu’au début de la campagne. À la même période l’année dernière, nous étions à 2600 hectares. C’est inédit. On assiste à un phénomène criminel grave», a-t-il déploré.
Le ministre a évoqué toute la symbolique que revêt la forêt des Aurès qui fait face à des incendies d’origine criminelle. «Il est inadmissible que dans l’Algérie indépendante, l’Algérie que nous voulons construire, les forêts des Aurès, ô combien symboliques, soit incendiées de façon criminelle, la veille de l’anniversaire de l’indépendance du pays», a déclaré le ministre. Il a évoqué dans ce contexte l’impératif d’avoir un éveil collectif et action citoyenne pour lutter ensemble contre ce phénomène. «C’est cette stratégie que je m’attèle à mettre sur le terrain, elle l’est déjà et sera plus effective à partir de la semaine prochaine», a indiqué encore le ministre.
Il a ainsi préconisé de mettre en avant le volet de proximité et de la présence sur le terrain avec une implication effective de la société civile. «La meilleure stratégie pour lutter contre les incendies c’est la proximité. Il faut être présent sur le terrain. Il faut également que la société civile avec toutes ses représentations à savoir, les associations de protection de l’environnement, de chasseurs, ceux qui vivent des ressources forestières et les riverains, doivent être impliqués pleinement dans la lutte et la veille contre les incendies de forêts», préconise le ministre. Il se dit être d’accord pour la question de renforcer les éléments forestiers, tout en affirmant toutefois que «les agents forestiers seuls ne peuvent pas contrôler 4 millions hectares de forêts très denses». Dans le même sillage, en vue de renforcer la lutte contre les incendies, le ministre annonce la tenue aujourd’hui, jeudi, d’une grande rencontre à laquelle sont conviés des organes de sécurité, des conservateurs des forêts, les syndicats et les représentants de la société civile.
Interrogé sur les indemnisations, le ministre a indiqué que les agriculteurs assurés seront indemnisés via les compagnies d’assurances auxquelles ils sont souscrits. Pour ce qui est des agriculteurs n’ayant pas assuré leurs priorités, qui représentent 95% des sinistrés, M. Hemdani a indiqué qu’ils seront pris en charge à travers les fonds du ministère de l’agriculture. Il a affirmé que fort heureusement les surfaces agricoles n’étaient pas touchées par les derniers incendies de forêts «C’est pour permettre la relance de l’activité agricole. Qu’il s’agisse de l’arboriculture, du cheptel ou de l’irrigation, le recensement des dégâts est en cours. Heureusement, pour le moment, les dégâts sur le plan agricole ne sont pas très importants», déclare le ministre. Et d’ajouter : «Quelques 8000 arbres, dont 95% de pommiers à Bouhmama, une région connue pour sa production de pommes, une trentaine de ruches…etc». Il a rassuré, par ailleurs, «quel que soit le bilan des dégâts agricoles, il sera pris en charge, en nature, par les fonds du secteur».
Le ministre a annoncé le lancement d’une nouvelle politique de soutien agricole qui permettra d’aider les agriculteurs selon des critères de performances prédéfinies. À la question sur le blé tendre importé, M. Hemdani a souligné que le nouveau programme de subvention ciblé, en court de réflexion, prévoit de limiter le soutien de l’Etat à la production de pain et non pas aux activités de transformation. «Nous avons besoin de 4 millions de tonnes de blé tendre pour satisfaire nos besoins en matière de pain subventionné. Pourquoi alors importer 6,5 millions de tonnes», s’est-il interrogé.
Enfin, le ministre a fait savoir, concernant la filière lait, que de nouvelles mesures seront annoncées prochainement dans l’objectif d’encourager la production de lait cru et de et de son intégration dans la production du lait de sachet subventionné.
Samir Hamiche

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