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Présidentielle, économie, politique étrangère, relation avec la France : les propos tranchés du Président Tebboune

Au chapitre des relations avec la France, le chef de l’Etat a réaffirmé que sa visite dans ce pays «est toujours d’actualité et ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle», a indiqué le président de la République.

Un entretien riche, beaucoup de sujets abordés, des équivoque levées et une perspective dégagée sur tous les secteurs d’activité. C’est l’idée générale qui se dégage de l’interview accordée, ce samedi, par le président de la République à la presse nationale. La question de l’anticipation de la prochaine élection présidentielle, fixée au 7 septembre, a été abordée par le chef de l’Etat qui a dépolitisé le débat, en affirmant que la démarche était liée à des «raisons purement techniques». Le président signalera avoir «déjà donné certaines raisons à ce sujet, et il y a même eu ingérence d’étrangers concernant cette question qui ont émis leurs propres spéculations à ce propos». Pour enfin expliquer que les raisons techniques invoquées plus haut étaient «sans incidence sur l’élection et son déroulement». L’idée centrale tient du fait que le mois de décembre n’est pas la vraie date de l’élection présidentielle. Des circonstances particulières ont amené son organisation à cette date. «Le mois de décembre n’est pas la date officielle, ni le mois où nous organisons habituellement des élections en Algérie, tout le reste n’est que philosophie et conjectures variant selon les parties qui nous soutiennent ou qui s’opposent à nous», a ajouté le président de la République. Concernant l’éventualité de sa candidature, il a déclaré : «avant l’heure, c’est pas l’heure». Ce n’est pas encore le moment d’en parler «puisqu’il y a encore un programme à mettre en œuvre et il reste plus de 5 mois» avant le rendez-vous présidentiel, a-t-il soutenu. Il affirme se concentrer sur ses fonctions de président et annonce son intention de poursuivre ses visites à l’intérieur du pays. Il a cité trois wilaya qui sont «Khenchela, Tissemsilt, Tizi Ouzou et probablement Djanet». Le programme de ces visites «n’a pas encore été fixé, mais, si Dieu le veut, je m’y rendrai, et d’autres visites dans d’autres wilayas pourraient s’ajouter, à l’instar de Constantine, Batna et Tiaret».

Au chapitre des relations avec la France, le chef de l’Etat a réaffirmé que sa visite dans ce pays «est toujours d’actualité et ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle», a indiqué le président de la République. Et d’ajouter : «Nous sommes aujourd’hui dans une phase de refondation des relations» entre les deux pays”. Le président Tebboune a également salué «l’action positive de l’Assemblée nationale française, en reconnaissant le crime commis par Maurice Papon» contre des membres de la communauté algérienne en France le 17 octobre 1961, soulignant que cette reconnaissance constitue «un pas positif».

L’un des moments forts de l’entretien aura été lorsque le président a abordé la question de la jeunesse. Il a indiqué que la confiance qu’il a placée dans les jeunes avait permis à l’Algérie de devenir un leader dans la création de start-up en Afrique. «J’avais axé mon programme électoral à l’époque sur la société civile et les jeunes, auxquels je me suis engagé à confier le pouvoir, et je poursuis cette démarche car ils constituent la majorité en Algérie», a-t-il dit. Concernant l’expression « Aami Tebboune » (oncle Tebboune) affectionnée par de nombreux jeunes algériens, le président de la République a dit : «j’ai toujours eu une affection particulière pour la jeunesse de mon pays, et ce surnom reflète la relation paternelle que j’ai avec eux et témoigne du retour de l’Algérie à ses origines».

Sur le plan social, notamment la disponibilité sur le marché des produits de première nécessité, le président de la République a indiqué que les citoyens «affichent de manière générale leur satisfaction de la disponibilité et des prix» des produits. Il a évoqué les divers initiatives prises par les pouvoirs publics à l’exemple de la vente directe, du producteur au consommateur, ainsi que la mobilisation de l’Organisation patronale CREA. Concernant la production agricole , il a affirmé que «les privés sont la base du développement du secteur agricole et que le ministère intervient pour l’orientation et l’organisation de l’activité agricole». A ce propos, il a salué le haut niveau atteint dans plusieurs wilayas du pays dans le domaine de la production agricole et animale, estimant que certaines wilayas ont obtenu des résultats qu’il a qualifiés de « miracle », à l’instar de celles d’El Oued, de Biskra et de Boumerdes.

Au plan régional, le président de la République a révélé, que les pays de la région du Maghreb entendent relancer l’action maghrébine commune et à coordonner les efforts en vue d’unifier la voix de ces pays sur de nombreuses questions internationales, sans exclure aucune partie. Le président de la République a souligné qu’ «en raison du vide actuel, en l’absence d’une action maghrébine commune», il a été décidé d’ «organiser des rencontres maghrébines sans exclure aucune partie», ajoutant que «la porte est ouverte à tous». Il a «souhaité que cet espace soit une initiative bénéfique pour les pays de la région en rassemblant et en unifiant leurs voix sur les questions qui les concernent, d’autant plus que nous partageons quasiment les mêmes problématiques», a-t-il dit.

Evoquant la question du Sahara occidental, le président de la République a affirmé qu’elle était « une cause juste inscrite à l’agenda des Nations Unies », soulignant que son règlement « n’est pas dirigé contre nos frères au Maroc ou quiconque, mais il s’agit d’une question de décolonisation ». « Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et la force, nous parviendrons à une solution », a-t-il fait valoir.

Yahia Bourit

 

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