Oran Aujourd'hui

Bidonvilles et vieux bâti: les éternels recensements…

Une première commission pour le recensement des familles occupant les habitations menaçant ruine et classées «rouge» par le CTC, et une seconde commission pour recenser et mettre à jour la liste des familles qui occupent les bidonvilles: Telle est la démarche préconisée par les autorités locales qui ordonnent avec fermeté aux différentes APC d’assumer convenablement cette mission. Quelques communes de la wilaya, notamment AIn El Turk, qui est toujours pilotée par le Chef de Daira après la suspension de l’équipe des élus aux commandes, ont installé les deux commissions et s’apprêtent à entamer les opérations de recensement. Conformément aux directives du wali d’Oran, il s’agit pour les membres de ces commissions de mener des enquêtes sur le terrain afin de cerner et dénombrer toutes les constructions précaires et recenser leurs occupants. Les enquêtes de terrain devront également permettre de recenser toutes les familles résidant dans les immeubles menaçant ruine. Des fiches techniques descriptives seront élaborées et les dossiers, nous dit-on, seront transférés à la commission de daïra en vue d’éventuelles opérations de relogement. Concernant la daira d’Ain El Turk, il faut rappeler qu’environ 4.000 constructions illicites ont déjà été répertoriées à travers les différentes communes selon un décompte provisoire établi par les services locaux de l’Urbanisme. Mais compte tenu de l’ampleur de la prolifération des bidonvilles dans cette Daïra, cette première estimation sera certainement dépassée, pouvant selon un observateur atteindre au total plus de 6 000 habitations précaires et illicites. Tant il est vrai que cette zone côtière de la Wilaya connaît depuis ces dernières années une «attractivité» et un flux de migration de milliers de familles venant de tous les coins du pays pour trouver un nouvel horizon. A la seule lecture des archives de la presse locale, et au décompte sommaire des constructions sauvages signalées chaque semaine sur le domaine public, agricole et forestier, on peut se rendre compte de l’ampleur de ce fléau qui n’a jamais été pris en charge dans sa pleine et totale dimension. Surtout au niveau de ces communes côtières, que l’on dit à vocation touristique, mais qui subissent le drame d’une politique de développement et d’aménagement sans repères ni trajectoire clairement étudiés et tracés. Ici comme ailleurs, un nouveau recensement des bidonvilles et des bâtisses en ruine, et une mise à jour de la liste des occupants, seraient sans doute utiles et nécessaires, mais certainement insuffisants à l’objectif d’éradication de ce fléau devenu irréductible.
Par S.Benali

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