EDITO

Trafic de drogue : quand faudra-t-il agir ?

Le bilan des saisies de drogue en Algérie est saisissant. La situation est véritablement inquiétante. Cela se passe comme si au Maroc, le cannabis est une marchandise comme une autre, dont le Makhzen autorise l’exportation dans le monde entier. Plus d’un millier de tonnes sont produits annuellement dans ce pays. Et une grande partie de cette production est écoulée en Afrique, en Europe, en Asie et dans la lointaine Amérique. Les dégâts sur la jeunesse du monde entier sont plus qu’établis par des organisme onusiens qui travaillent sur cette criminalité spécifique, responsable de milliers de morts aux quatre coins de la planète. Mais au niveau des Etats, on feint d’oublier l’origine du mal. Tous les gouvernants européens et américains savent pertinemment d’où vient le mal, qui le régule et comment une caste de trafiquants s’enrichit sur le dos de la jeunesse. Mais rien de sérieux ne se fait . On laisse faire un trafic qui génère un argent fou. C’est peut être pour cela qu’on ne bouge pas le petit doigt.

En attendant une hypothétique prise de conscience de la sphère politique occidentale, en Algérie, les saisies d’importantes quantités de drogue se font quotidiennes, ces dernières années. Il ne se passe pas une semaine, sans que l’on enregistre une grosse prise des services de sécurité dans la région ouest du pays, Jusqu’à atteindre le chiffre effarant de 59 tonnes en 2022. Le constat fait état d’une baisse conséquente du trafic, mais l’ampleur demeure considérable. En effet, à y regarder de plus près, il est très aisé de constater la grande liberté d’action dont disposent les trafiquants de drogue, aux quatre coins du Maroc. Une liberté tellement évidente que l’on est en droit de s’interroger sur le statut des criminels marocains versés dans la production, le transport et la distribution du kif.

Il faut dire que si l’on veut abattre le mal à la racine, c’est au Maroc qu’il va falloir frapper. Mais les pays occidentaux qui, faut-il le souligner, ferment les yeux sur cette situation plus que dangereuse pour la stabilité de toute la région du Maghreb, continuent de dire les choses, tout en faisant le contraire. Personne parmi les « experts » européens n’ose trouver un rapport direct entre l’instabilité au Sahel et l’argent sale de la drogue marocaine. Personne n’interpelle le roi du Maroc sur l’apparente inefficacité de sa police. On se contente d’enregistrer les dizaines de tonnes interceptées par les douanes et les services de sécurité algériens, mais aussi espagnols, français et italiens, sans rien entreprendre.

Et dire que la tête du serpent est identifiée. Il ne devrait pas y avoir de divergences entre les responsables politiques de tous les pays du monde. Il est en effet entendu que la question relève de santé publique et de graves répercussions sécuritaires à l’échelle régionale et internationale. Quand faudra-t-il agir ?

Par Nabil.G

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