Oran Aujourd'hui

Quelle stratégie pour la revalorisation du patrimoine immobilier ?

Les cinq grands immeubles de 19 étages de la cité «Monte Carlo» abritant 190 familles au vieux centre ville d’Oran viennent d’être retenus pour faire l’objet d’une opération d’aménagement et de restauration des espaces communs livrés depuis des années à une dégradation et un délabrement avancée.
Selon des résidents, les ascenseurs seraient en panne depuis plus de quarante ans, les cours extérieurs en piteux état et les espaces collectifs délabrés et clochardisés. Des sources officielles indiquent que ces immeubles, depuis leur construction, n’ont bénéficié d’aucune opération de rénovation, contrairement à d’autres immeubles, comme ceux de Dar El Hayat, la Cité Lescure et d’autres immeubles également classés au registre du vieux bâti.
Il faut noter que c’est le wali lui-même qui a ordonné de lancer sans délai les travaux prioritaires devant mettre un terme au calvaire des habitants et leur assurer un cadre de vie collective sûr, digne et confortable.
Le wali a également rappelé que ces opérations de restauration du vieux bâti visent à améliorer et à préserver l’image urbaine de la ville d’Oran. La prise en charge annoncée des immeubles «Monte Carlo» à bien évidemment ravi les 200 familles concernées, mais a relancé sur les réseaux sociaux le débat sur la gestion et la maintenance des immeubles et des parties communes à travers les cités d’habitats.
La semaine dernière, notre confrère à Ouest Tribune a dénoncé à juste titre dans un article l’état de décrépitude et de régression marquant certains nouveaux quartiers dans la Commune d’Aïn El Turck.
Cet état des lieux déplorable des espaces collectifs tels que les trottoirs, les allées de passage et les abords immédiats des ensembles collectifs est également bien visible à travers la Commune d’Oran, le chef-lieu de la wilaya. Il est vrai que l’avancée de la dégradation et l’absence totale d’entretien et de maintenance dans bon nombre d’espaces d’habitat est aussi le résultat du manque de civisme et de culture citoyenne forgeant la non implication et l’indifférence coupable des résidents en matière de préservation du cadre bâti.
Mais c’est aussi et surtout l’absence de stratégie globale efficace en matière de réhabilitation et de restauration des anciens immeubles de la ville d’Oran qui sont pris en charge au cas par cas, de manière aléatoire. On sait que le projet de réhabilitation des immeubles du vieux bâti au centre ville a été gelé quelque temps, puis timidement relancé avec une opération de réfection de trois immeubles à la rue Larbi Ben M’hidi au centre-ville. Les travaux portent sur le ravalement des façades, la consolidation des balcons et la réfection des escaliers et des parties communes. Au détour d’une toute récente réunion de l’exécutif, ce dossier de la réhabilitation et restauration des anciennes bâtisses a été abordé par le nouveau wali d’Oran qui a souligné à son tour «l’impact de ces opérations dans la revalorisation du patrimoine de la ville».
Et c’est sur proposition de la direction du logement qu’une opération de réhabilitation et de restauration à la cité «Monte Carlo» au boulevard Saim Mohamed a été retenue pour être lancée dans les plus brefs délais.
Une «nouvelle priorité», soulignent des observateurs avisés, qui se demandent comment et sur quels critères a été élaboré le fameux grand programme de préservation du patrimoine immobilier de la ville d’Oran.
Un plan de réhabilitation annoncé il y a des années et visant à enrayer la dégradation du bâti ancien et à améliorer les conditions de vie des habitants…

Par S.Benali

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