Qui gère répond aux attentes de ses habitants?
Bon nombre d’Oranais sceptiques expliquent souvent avec une pointe d’ironie, qu’il faudrait désigner un wali à la tête de chaque commune oranaise pour pouvoir espérer une amélioration de l’état des lieux du cadre urbain et une réussite de la politique de gestion des projets inscrits au programme de développement local.
Évoquant notamment les communes d’Oran, d’Arzew, Es-sénia et Ain El turk qui conjuguent à elles seules le futur économique et touristique de la région oranaise, beaucoup ne cessent de dénoncer sur les réseaux la désinvolture et l’incompétence affichée par les acteurs successifs aux commandes de gestion de ces communes importantes, vitales pour le progrès et la modernisation urbaine.
Ain El Turk, porteuse de tous les espoirs de développement du tourisme balnéaire, reste le plus souvent livrée aux conflits de clans et aux remous internes générés par la course aux privilèges et à divers intérêts de clans.
Es-Sénia, qui abrite l’aéroport d’Oran, une grande université, des instituts de formation, des zones industrielles, et de pôles d’activités économique et commerciale reste elle aussi gérée comme un simple douar inondé par les bidonvilles et les constructions illicites.
Arzew, la commune abritant le grand pôle de l’industrie pétrochimique, connaît elle aussi les frasques et les médiocres tâtonnements de certains acteurs de passage plus soucieux de leur propre carrière que de l’avenir de la ville. Et à Oran, un peu plus qu’ailleurs, les efforts et l’engagement sont loin d’être à la hauteur des attentes et des ambitions partagées par les habitants.
Pourquoi, se demande un commentateur sur le réseau Facebook, c’est le wali lui-même qui découvre que les trottoirs longeant la gare routière El Bahia sont complètement défoncés et qu’il ordonne alors leur réfection immédiate? Pourquoi cette gare routière, une infrastructure importantes mise en service depuis bientôt dix ans, a attendu qu’un wali en tournée vienne constater l’état de dégradation déplorable de la chaussée, des trottoirs et de tout l’environnement ? Pourquoi faut-il qu’un wali, représentant de l’Etat dans la wilaya oranaise, devrait se convertir en inspecteur-contrôleur du cadre urbain pour indiquer aux élus gestionnaire de l’APC les failles et les carences dans la pris en charge de leurs missions élémentaires d’entretien, de maintenance ou d’embellissement de la Cité ? Depuis des lustres, tous les wali de passage à Oran ont été presque entièrement mobilisés et préoccupés par l’état déplorable du cadre urbain en matière d’hygiène, de collecte des ordures ménagères, d’entretien des espaces verts clochardisés, d’occupation illicites des trottoirs et espaces publics, du squat des bâtisses en ruine du vieux bâti, de l’implantation illicite de baraquements sauvages ou encore des malversations et des tricheries constatées dans le fonctionnement des services municipaux en charge de l’octroi de certains documents tels que les attestations de résidence ou les permis de construire.
Autant de questionnements qui soulèvent l’opportunité du débat sur une modernisation de l’organisation territoriale et de la gestion des affaires municipales qui semble être «prise en otage» par un système de démocratie représentative devant être, pourquoi pas, revu et corrigé…
Par S.Benali