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Qui sème le vent récolte la tempête

Deux élections très suivies ont eu lieu le week-end dernier en Europe. La première concernait les élections présidentielles en Turquie et la seconde les élections locales en Espagne.
En Turquie, Recep Tayyip Erdogan a réussi encore une fois à séduire l’électorat turc. Pourtant rien n’était gagné d’avance face à une opposition libérale unie cette fois et sûre de ses chances. Erdogan devait aussi défendre un bilan économique mitigé et remonter les critiques d’une gestion qualifiée de catastrophique du dernier séisme qui a frappé l’est du pays. Mais malgré ces handicaps de début, le vieux président continue de bénéficier de la confiance de son peuple qui a choisi la continuité et la stabilité qu’incarne désormais Erdogan aux yeux des Turcs.
Si la personnalité forte d’Erdogan, plus que son bilan, ont contribué à sa grande victoire, il n’en est pas de même pour le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez dont la personnalité et le manque de charisme expliquent en grande partie la cuisante défaite qu’il a fait subir à son parti le PSOE et à la coalition de gauche qui gouvernait avec lui, lors de ces élections locales. Qualifié de girouette et même de marionnette, y compris par ses alliés au gouvernement, Pedro Sanchez n’inspirait plus confiance à personne. Ni à la classe politique, ni au peuple espagnol. Son revirement spectaculaire dans le dossier sahraoui à grandement fragilisé sa coalition. Et c’est à l’intérieur même de son gouvernement que les critiques de «sa trahison» à la cause sahraouie ont été les plus virulentes, que ce soit de la part de la ministre du Travail Yolanda Diaz ou des membres du parti Podemos.
La fracture qu’il a causée au sein de sa coalition explique grandement la défaite électorale. Les Espagnols aussi, qui ont été impactés par les décisions cavalières de Sanchez, ne lui ont pas pardonné les milliers de postes d’emploi perdus à cause de la détérioration des relations avec l’Algérie et de dizaines de petites entreprises économiques menacées de fermeture.
Même l’opposition incarnée par le PP (Parti Populaire) ne s’attendait pas à une victoire aussi éclatante et se retrouve aujourd’hui grand favori des prochaines élections législatives décidées par Sanchez pour le 24 juillet prochain, après sa déroute aux municipales.
Les Espagnols n’ont pas admis la soumission de leur pays au Maroc qui leur a été imposée par un chef du gouvernement à la faible personnalité qui a cédé face au chantage du Makhzen et les menaces issues du scandale du logiciel espion Pegasus, qui a mis toutes les communications de Sanchez et même de son épouse sous écoute.
Sanchez a peut-être sauvé sa petite personne face à ces menaces, mais il a conduit sa famille politique au désastre, et il vient peut-être de mettre, définitivement, fin à sa carrière politique. Et comme dirait le proverbe «qui sème le vent récolte la tempête».
Par Abdelmadjid Blidi

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