Oran Aujourd'hui

Régression… sur fond de laxisme et de renoncement

Il y a quelques années, par une cruelle farce de l’histoire, la peste, la vraie, celle que l’on croyait définitivement éliminée au XXème siècle, avait frappé aux portes la cité oranaise abandonnée et livrée à tous les maux et les déplaisirs. «Ne vous en faites pas, s’empressait de signaler le ministre de l’époque en charge de la Santé, la maladie existe aussi en Amérique, en Afrique et en Asie !». Splendide exemple d’ineptie érigée en mode de gestion des catastrophes urbaines. Ce qui n’était dans le roman d’Albert Camus qu’une fiction permettant d’attiser la réflexion sur la condition humaine, devint une bien triste réalité qui ne cesse à ce jour d’interpeller la conscience collective et la responsabilité citoyenne. Malheureusement, tous les acteurs véreux et incompétents qui, des décennies durant, faisaient semblant de s’occuper de la Cité ne s’intéressaient en réalité qu’à la prédation et aux avantages indus offerts par les barons du vieux système. Dans son roman l’ancien prix Nobel évoquant le siège de la Mairie, qualifiait l’édifice «d’inutile et de prétentieux». Aujourd’hui fermé, depuis plusieurs années, le siège de la grande Mairie d’Oran semble en effet bien répondre à la sentence camusienne. Depuis des décennies, la ville d’Oran ne cesse de subir les affres de la stérilité et de la médiocrité des présumées politiques de gestion et de maintenance urbaine. Il est vrai que depuis ces deux dernières décennies, Oran a bénéficié de quelques projets importants permettant de réduire quelque peu les grands déficits en infrastructures et équipements dans tous les domaines. Des réalisations qui ne peuvent malheureusement pas cacher les nombreuses et médiocres improvisations inscrites au plan de développement et de prise en charge d’une ville porteuse de plus grandes ambitions. De l’eau potable de nouveau rationnée au vieux bâti qui s’effrite, en passant par les retards ou l’abandon de plusieurs opérations d’aménagement urbain, la prolifération des baraques de bidonvilles, le squat des trottoirs par les marchands informels, les désagréments et l’angoisse de la circulation routière, le chaos dans le transport urbain, et le désordre absolu dans la collecte des ordures ménagères, bien trop d’exemples, peuvent être cités pour illustrer cette fatalité de l’échec et de la régression sur fond de laxisme et de renoncement.
Par S.Benali

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