Réticence au progrès et au changement
Selon les services de la wilaya d’Oran, la direction des Transports a été une nouvelle fois interpellée par le premier responsable local pour accélérer les procédures de mise en service du nouveau plan de circulation. Selon les mêmes sources, le wali d’Oran, M. Djari, a insisté auprès des gestionnaires de ce dossier pour qu’ils mettent rapidement en place ce nouveau plan de transport afin de mettre fin à l’anarchie qui règne sur le trafic routier à Oran. D’autant plus, précise-t-on, que la ville s’apprête à accueillir, dans tout juste un an, le fameux événement sportif des Jeux méditerranéens de 2022. Une manifestation, qui a certes son importance, mais qui est toujours «placée à toutes les sauces» pour expliquer l’urgence ou la priorité de bon nombre de projets et d’opérations en cours.
On sait, depuis longtemps, que la saturation du réseau routier central et la congestion du trafic ont atteint un seuil devenu insupportable pour les conducteurs et les usagers du transport public. Notamment dans certains axes routiers, tels ceux de la cité Djamel et El Bahia et de nombreux carrefours sur le tissu urbain central. Malgré l’entrée en service du tramway, et avec l’absence de grandes aires de stationnement périphériques, la saturation du réseau s’est aggravée de jours en jour, tant il est vrai que la «culture de l’utilisation du véhicule privé» est encore bien enracinée dans les moeurs et les pratiques des citoyens pour qui le vélo, la trottinette, le co-voiturage ou même la marche à pied serait plutôt «dégradant» ou indigne du statut social.
Toujours est-il que la capitale oranaise est encore loin, bien loin d’acquérir les premiers jalons d’une refonte bénéfique de tout son système de transport et de circulation. Un système obsolète, gangrené par des improvisations et des décisions conjoncturelles qui, loin d’organiser et de structurer les flux de circulation, créent des vagues de protestation et de mécontentement des transporteurs et taxieurs ciblés par tel ou tel réajustement. Des acteurs, en majorité réticents à toutes mesure de changement et de progrès, et qui préfèrent vivre et activer dans l’anarchie et la médiocrité des prestations. Fatalement, le nouveau plan de transport évoqué, étudié et réétudié depuis déjà plus de trente ans, risque de ne pas voir le jour rapidement.
Par S.Benali