Oran Aujourd'hui

Salon sur la Santé : quel impact sur l’état des lieux du secteur ?

Le «SIMEM 2025» inauguré, mercredi au Centre des conventions «Mohamed Benahmed» d’Oran, a connu la participation de près de 200 exposants représentant de nombreuses entreprises locales et étrangères.
Plus d’une trentaine de pays étaient présents à cette 27e édition dédiée à la santé et aux équipements médicaux et placée cette année sous le thème «La santé connectée : l’avenir de la médecine».
Le salon, indiquent les organisateurs, aurait permis de «mettre en lumière les dernières innovations dans le domaine de la santé, des technologies médicales et des équipements les plus récents”.
La tenue de ce salon qui a duré quatre jours, a été marquée par un riche programme de conférences et de journées scientifiques ayant pour thèmes plusieurs sujets importants tels que les maladies rénales, la dialyse, la greffe d’organes, l’imagerie médicale et autres spécialités moins connues comme la santé électronique et l’ingénierie biomédicale. Il est vrai que l’on ne peut que saluer ce genre d’initiatives permettant à la ville d’Oran de compter parmi les métropoles actives en matière d’animation, d’information et d’échanges dans différents secteurs d’activité économiques et sociales.
Mais tandis que se déroulait cette manifestation sur «l’avenir de la médecine» des commentateurs affichaient sur les réseaux sociaux leur pessimisme et leur désappointement sur l’état des lieux du secteur de la santé encore marqué par des contraintes et des insuffisances pénalisantes en matière de prise en charge des malades dans certaines infrastructures de santé.
A l’issue d’une conférence organisée lors de ce salon sur la santé, un intervenant a pointé du doigt les « tensions en cours liées aux perturbations dans la distribution et la disponibilité de certains médicaments». On sait en effet qu’au même moment le Syndicat national des pharmaciens algériens (SNPAA) avait dénoncé des cas «de pratiques commerciales incompatibles avec les principes d’éthique et de distribution équitable des produits pharmaceutiques à travers les régions». Ce qui entraîne des complications et de grands désagréments pour les malades en attente de recevoir leur traitement dans les conditions et les délais requis.
Le syndicat des pharmaciens a souligné l’exemple de l’insuline importée ,de plus en plus prescrite au détriment de celle produite localement, connaît de fortes tensions ces derniers temps. «Ces prescriptions excessives de l’insuline importée ont entraîné une augmentation de la demande dépassant les capacités de distribution». Le syndicat a également demandé l’intensification des opérations de contrôle et de suivi afin de garantir la transparence des opérations commerciales et le respect du principe de juste répartition des produits pharmaceutiques. Mais bien plus que la gestion de la distribution des médicaments, les «mauvaises langues» ne cessent de pointer du doigt les conditions d’accueil et de prise en charge des patients dans certains hôpitaux et centres de santé de proximité. Les pannes fréquentes de matériel d’exploration, scanner, radios, échographies, et autres équipements parfois récemment acquis, obligent souvent les malades à se rendre vers les cliniques privées où les tarifs élevés ne sont pas à la portée des citoyens les plus modestes.
Alors, même certains professionnels de la santé se demandent en quoi ce Salon et ces conférences médicales ouvertes aussi au grand public peuvent avoir un impact utile sur l’organisation, le fonctionnement et l’amélioration du secteur local de la santé ?

Par S.Benali

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