Oran Aujourd'hui

Secteur de la Santé: Qui décide de quoi ?

Malgré les moyens énormes, les équipements modernes, et les ressources humaines compétentes disponibles en quantité, le secteur de la santé reste encore à la traîne et souffre d’un manque de maîtrise et d’efficacité dans l’organisation et la gestion du système de santé. Notamment à Oran, ou le wali lui-même avait récemment déploré les carences et défaillances qui pénalisent le secteur depuis des années. La situation déplorable, qualifiée d’«inacceptable» par le premier responsable local, se reflète notamment au niveau de ces cinq nouveaux hôpitaux encore en chantier et qui devaient être réceptionnés, il y a cinq ans, Des infrastructures de santé publique, dont de l’hôpital des grands brûlés de Sidi Chami et quatre autres hôpitaux situés à Haï Nedjma, Gdyel, Oued Tlélat et El Kerma qui enregistrent d’hallucinants retards de livraison et de mise en service pour diverses raisons forgées surtout par l’incompétence et le tâtonnement marquant trop souvent le suivi des grands projets à Oran. Un peu à l’image de cet hôpital de 120 lits en chantier à Oued Tlélat et qui a été subitement «converti» en «hôpital des urgences». Ou de cette infrastructure hospitalière lancée en 2015, dédiée aux grands brûlés et implantée on ne sait trop pourquoi à Sidi Chahmi. Des observateurs avertis soulignent que ce projet d’hôpital des grands brûlés était il y a déjà plus de vingt ans programmé à Gdyel, entre Oran et le grand pôle pétrochimique d’Arzew, potentiellement porteur de risques majeurs d’accidents et d’incendies industriels. L’hôpital situé dans la commune d’El Kerma aurait été quant à lui mis en service «sans aucune autorisation» des autorités de tutelle. En réalité, des lits ont été installés dans des conditions dérisoires, juste pour accueillir des malades atteints de la Covid-19 en pleine pandémie. Deux ans plus tard, avec la fin de l’alerte au Covid19, les salles dans cet hôpital ont été fermées afin de permettre la reprise des travaux non achevés. Ce genre d’imbroglio et de cafouillage a été également enregistré au niveau de l’hôpital des grands brûlés et des hôpitaux de Nedjma et de Gdyel. Fatalement, les commentateurs avisés ne peuvent que s’interroger et condamner ce cafouillage organisé. «Dans le secteur de la Santé, depuis des décennies, on ne sait pas trop qui décide de quoi explique un éminent professeur de médecine, soulignant à juste titre, l’échec global du système de santé qui depuis trente cinq ans a fait l’objet de pas moins de huit projets de réforme, au rythme des multiples changements de responsables qui se succèdent à la tête des institutions de gestion de la santé ». Une instabilité chronique, estiment les mauvaises langues, qui reste forgée et encouragée par le laxisme, l’incompétence et les échecs répétés.
Par S.Benali

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