Station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc
Pour sa première sortie mardi dernier sur le terrain, le nouveau wali d’Oran a choisi d’inspecter le chantier de la station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc, située dans la commune d’Aïn el Kerma, dans la daïra de Boutlélis. Ce projet important très attendu par la population d’Oran et des wilayas voisines, est considéré à juste titre comme étant stratégique tant il doit améliorer la disponibilité en eau potable dans toute cette région. Avec une capacité de production prévue de 300 000 m³ d’eau potable par jour, la station de dessalement de Cap Blanc permettra de résoudre le déficit en approvisionnement hydrique de la wilaya d’Oran touchée par des coupures d’eau et des peturbations incessantes.
Lors de cette visite, le wali a tenu à réaffirmer l’engagement des autorités «à achever le projet dans les meilleurs délais possibles», tout en tenant compte, a-t-il dit, «des contraintes logistiques et techniques». Selon des précisions données par les gestionnaires du projet lors de cette visite, les travaux de réalisation de la station seraient achevés à 89 %, les 11 % restants concernent essentiellement l’installation des équipements techniques. Certains de ces équipements, récemment livrés au port de DjenDjen, à Jijel, et au port d’Alger, sont actuellement en cours d’acheminement sur le site pour être installés par des entreprises spécialisées.
Ce qui explique, nous dit-on, que des délais supplémentaires ont été enregistrés suite à des «contraintes rencontrées dans le transport maritime et les formalités douanières». Même si le wali, M. Samir Chibani a tenu à rassurer les citoyens sur le respect de la date de livraison du projet dans les meilleurs délais, des observateurs avisés estiment que la première échéance avancée par les autorités locales et fixée à la fin de l’année 2024 en cours ne pourra peut-être pas étre respectée.
Le wali a d’ailleurs lui-même indiqué qu’il comprenait «les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises en charge de ce projet, notamment en raison des contraintes liées au transport maritime des équipements, dans un contexte mondial complexe». Des problèmes administratifs, techniques et logistiques qui pénalisent l’avancement de ce projet.
« Nous sommes déterminés à lever rapidement tous les obstacles pour garantir la livraison de ce projet essentiel dans les meilleurs délais », a déclaré le wali voulant à la fois rassurer les citoyens et éviter toute spéculation ou rumeur malveillante. On sait que cette station de dessalement de Cap Blanc s’inscrit dans un programme national d’urgence, initié par le président de la République. Ce programme prévoit la construction de cinq stations similaires à travers le pays, notamment à Oran, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et El Tarf.
Des infrastructures devant pallier aux problèmes de pénurie d’eau grâce à la technologie de dessalement de l’eau de mer. Ce projet reflète il est vrai les efforts et engagements de l’Etat à faire face à la sécheresse et aux conséquences du changement climatique afin de renforcer l’indépendance hydrique des wilayas concernées. Mais bon nombre de citoyens oranais pointent aussi du doigt les multiples arrêts de maintenance de la déja vieille station de Bethioua ainsi que les nombreuses coupures d’eau, annoncées ou non, enregistrées en raison de travaux de réparation de conduite d’eau sur le réseau.
Par S.Benali