Oran Aujourd'hui

Éradication de l’habitat précaire : une mission impossible ?

Depuis quelque temps des opérations de démolition de baraques de bidonvilles et de constructions illicites sont annoncées ici et là à travers les communes de la wilaya.
La semaine derniére, les gestionaires de la commune d’Ain El Karma ont annoncé la démolition d’une quarantaine de constructions illicites dont 25 baraques de bidonvilles et 15 habitations érigées illégalement sur des terrains du domaine public situés tout prés du port de Cap Blanc.
Les services municipaux d’Es Sénia ont eux aussi annoncé la semaine passée des opérations de démolition de plusieurs baraquements de bidonvilles illicites récemment évacués après relogement des occupants.
Il s’agit notamment du vieux site de bidonville connu sous le nom de «Sebika », qui a été il y a une dizaine d’années déjà rasé une première fois après relogement des occupants.
Dans la commune de Hassi Mefsoukh, une opération de démolition a visé récemment des extensions illégales érigées le long de la Route Nationale 11.
Des extensions qui ont pour but «d’agrandir» des appartements en rez-de-chaussée pour permettre, selon les locataires des lieux, de loger une famille proche ou un de leurs enfants nouvellement marié et partageant le même appartement.
Défiant les lois et règlements, ces extensions anarchiques n’ont pas cessé de dégrader les façades et l’esthétique urbaine dans bon nombre de nos communes et de quartiers d’Oran.
Et comme pour les bidonvilles, les occupants de ces extensions anarchiques illicites tentent à chaque fois de faire pression sur les pouvoirs publics et de revendiquer un logement avant expulsion et démolition.
Un phénomène qui semble prendre lui aussi une ampleur alarmante.
Même dans certaines grandes cités d’habitat dans la commune d’Oran, la tendance à l’extension interdite des appartements en rez de chaussée ainsi qu’à l’occupation des caves et des parties communes des bâtiments ne cesse de s’amplifier malgré les avertissements et la fermeté affichée par les responsables locaux voulant éradiquer toutes les pratiques d’occupation sauvage des espaces publics.La plus grande opération de démolition a été menée à Oran, dans le quartier de Ras El Ain connu pour ses baraquement implantés au flancs de la montagne du Murdjadjo.
Des démolitions lancées après le relogement de plus d’un millier de familles qui ont récemment bénéficié de nouvelles habitations au pôle urbain de la commune de Oued Tlélat.
Mais cette opération, affirment les Oranais parmi les plus âgés,, ressemble en tout point à celle menée en 1994, il y une trentaine d’années, par les autorités locales de l’époque, elles aussi persuadées à tort que le site de Ras El Ain allait être définitivement éradiqué.
En matière de politique d’éradication de l’habitat précaire et des constructions illicites, rien de durable à long terme ne saurait être garanti sans la maîtrise, dans le temps et dans l’espace, de tous les flux migratoires et déplacements de familles vers des baraques de bidonvilles, souvent vendues au prix fort par des réseaux mafieux qui contrôlent parfois même le « droit de place et d’inscription au recensement des occupants », ouvrant droit à l’attribution d’un logement neuf dit de recasement….
Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page