La nécessité d’organiser la filière datte a été soulignée jeudi soir par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, lors d’une visite de travail effectuée à Biskra, une wilaya qui dispose d’un important potentiel de production.
Lors d’une halte à Djemora, une commune située à 45 km au nord-est de Biskra, le ministre a mis en avant «l’importance d’organiser la filière des dattes pour protéger ce fruit en tant que produit national de valeur économique et culturelle». La prise en charge des problèmes rencontrés par la filière a été soulignée par le ministre lors d’une rencontre avec les opérateurs économiques et les producteurs de dattes, tenue dans la salle de réunion de l’usine Cilas de production de ciment. «Cette filière, qui doit être prise en charge en raison de sa valeur économique, souffre de problèmes liés à la production, à la commercialisation, à la structure des prix et aux mécanismes d’exportation», a affirmé M. Zitouni.
Il a ensuite proposé des rencontres avec les professionnels pour lever toutes les entraves à l’exportation et faciliter l’arrivée des dattes algériennes sur les marchés internationaux tout en déplorant «le manque d’homogénéité et les d’intrus qui portent préjudice à la filière dattière». Mettant en avant l’importance de ce produit pour l’économie nationale, le ministre a indiqué que les exportations algériennes de dattes ne sont pas aux niveaux estompés. «L’Algérie, qui produit plus de 265 variétés de dattes, à leur tête Deglet Nour dont la qualité est mondialement reconnue, se trouve pourtant en queue de peloton dans la liste des exportateurs de dattes au niveau international, au moment où certain pays sont en tête de liste sans produire ce fruit», a-t-il déclaré. Il a souligné dans ce sillage que toutes les propositions visant à réguler les marchés locaux et à exploiter les espaces au profit des commerçants honnêtes sont étudiées, et ce, dans le cadre des mesures strictes qui seront prises pour lutter contre la contrebande de dattes.
De leur côté, les phoeniciculteurs ont été rassurés par M. Zitouni qui a insisté sur l’organisation de la filière tout en affirmant que la production nationale qui est de 1,400 million de tonnes annuellement «ne sera exportée qu’au nom de l’Algérie, pas au nom d’autres pays» ou «restera en Algérie». Il a énuméré ensuite les mesures prises pour porter à la hausse les exportations hors hydrocarbures dans le cadre d’une approche économique et scientifique. «L’Algérie a accompli des progrès en matière d’exportation hors hydrocarbures, et écoule à l’étranger, des matériaux de construction, pour lesquels l’Algérie est passée de l’importation à l’exportation, ainsi que du fer et les médicaments, tels que l’insuline qui couvre, cette année, les besoins nationaux et commencera à être exportée dès l’année prochaine», a-t-il déclaré.
Pour ce qui est du programme de sa visite à Biskra, le ministre a supervisé aux côtés des autorités locales le chargement d’une cargaison de ciment produit par l’usine Cilas, destinée à l’exportation. Cette cimenterie a atteint, depuis le début de l’année, la barre d’un million de tonnes exportées vers des pays d’Afrique et d’Amérique. Avant de se rendre à l’usine Cilas, le ministre avait auparavant rendu visite à un investisseur agricole activant dans la commune de Meziraâ. L’investisseur exporte ses productions de fruits et légumes, puis inspecté une unité de conditionnement de dattes dans la commune de Tolga.
Mohand S