Plusieurs personnalités, cadres et citoyens, issues de différents horizons, ont appelé les Algériens à préserver et à défendre l’Etat national en contrecarrant les agissements et les desseins des ennemis de l’Algérie.
À travers une pétition, les signataires, plus de 350, ont lancé un appel solennel à l’adresse des citoyens pour serrer les rangs et défendre l’unité de l’Etat et ses institutions. Le collectif affirme qu’il refuse la reproduction du scénario dont sont victimes la Syrie et la Libye. Il appelle aussi à faire face à toute démarche qui menace la pérennité et la stabilité de l’Algérie en se rassemblant autour de l’Etat national, de son unité et sa souveraineté. Ainsi, le collectif affirme que le «pays traverse une crise multidimensionnelle, elle est sociale, économique, sanitaire et hautement sécuritaire. Les agressions incessantes contre notre Etat national, ses institutions, ses symboles, son intégrité territoriale, se multiplient et sont incessamment alimentées de l’intérieur comme de l’extérieur», préviennent les signataires de la pétition, en tête Djamila Boupacha, ancienne combattante de la Révolution algérienne et ancienne condamnée à mort.
Les signataires ont indiqué que toutes les composantes qui constituent l’Etat national doivent être défendues. «Aujourd’hui, l’Algérie a besoin de tous ses enfants. Notre pays, notre hymne, notre drapeau, nos institutions, notre armée, nos constantes nationales, qui sont le ciment de tous les Algériens et de toutes les Algériennes sont menacés», ont-ils mis en garde.
Le collectif affirme que les ennemis de l’Algérie, au nom de la démocratie fallacieuse, n’ont pas abandonné leurs desseins et plan visant à semer le désordre et le chaos dans le pays. «Nos ennemis d’hier et d’aujourd’hui n’ont pas abandonné leur projet de plonger notre pays dans le chaos. Ils ont réussi à le faire dans des pays voisins au nom d’une démocratie fallacieuse cachant leurs véritables desseins de les asservir. (…) Bien que vaincu, le terrorisme est toujours menaçant et les frontières du territoire national font l’objet d’une pression de tous les instants, si ce n’est la vigilance de notre Armée nationale et populaire», ont encore mis en garde les signataires.
Les signataires se disent «conscients des dangers qui pèsent sur notre pays, sur sa souveraineté, sa paix, et des conséquences de toute tentative d’ingérence étrangère dans nos affaires internes qui n’ont pour unique objectif que la déstabilisation de notre État».
Le collectif a affirmé avoir refusé « le scénario dont ont été victimes la Syrie ou la Libye au profit des ambitions démesurées de ceux qui voudraient utiliser le peuple comme marchepied pour se placer aux commandes de l’Etat algérien. «
Cet appel solennel est lancé «à tous les compatriotes pour serrer les rangs en nous unissant au-delà de nos couleurs politiques, de nos différences sociales et de toutes nos divergences». Les membres du collectif affirment être «conscients que les problèmes existent, que les injustices et les inégalités perdurent, que les privations et les manques défavorisent bien des couches et que notre jeunesse est en droit d’attendre une réelle prise en charge», ils ont affirmé vouloir «un Etat de droit et de justice, un Etat qui garantit à tous l’accession à une citoyenneté pleine et entière».
Les signataires ont exprimé leur conviction que ces objectifs ne seront pas atteints par “«les ruptures brutales, les provocations, les appels à des forces étrangères et par le rejet systématique de toute solution qui viendrait à travers des propositions clairement formulées et des programmes qui répondent aux besoins de notre peuple et par l’organisation de scrutins impartiaux qui lui permettront d’exprimer librement sa volonté et d’élire ses représentants».
Le collectif souligne que l’intérêt général prime sur les calculs personnels. «La situation du pays interdit à tout un chacun de faire des calculs et de camper sur ses intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général», ont-ils affirmé. «(…) après avoir subi une déconstruction massive par un régime politique machiavélique, despotique, corrompu et destructeur qui l’a fragilisé, la reconstruction du pays s’avère ardue et les réformes exigent du temps et de la patience», ont-ils observé.
Évoquant le Hirak, les signataires ont ajouté que «la révolution populaire du 22 février 2019 avait réussi à unir tous les Algériens comme à l’appel du 1er novembre 1954 ou encore durant les sombres années quatre-vingt-dix, prouvant encore une fois que l’appel du pays n’est pas un vain slogan».
À signaler que parmi les premiers signataires de la pétition figurent entre-autres Nassira Belloula, journaliste et écrivaine, Atika Boutaleb, militante politique et conseillère en communication, Aicha Bouabaci, universitaire et écrivaine, Fatiha Benabbou, constitutionnaliste et professeur de Droit, Ahmed Bensaada, auteur et essayiste, Abdelghani Megherbi, docteur d’Etat en Lettres, en Sciences humaines et en Philosophie, Mohamed Bouhamidi, professeur de Philosophie et écrivain, Ahmed Ben Naoum, chercheur universitaire et anthropologue.
Samir Hamiche