EDITO

Un continent… une seule voix

L’Afrique a été longtemps mise à l’écart, et ses positions systématiquement ignorées par les puissants de ce monde. Un continent qu’on a voulu et réussi à mettre sous tutelle pendant de longues années. Il faut dire que le monde de l’après deuxième guerre mondiale s’est fait sans les Africains. Car historiquement en 1945, la plupart des pays africains étaient sous l’occupation des pays coloniaux entre français, britanniques, portugais Italiens et autres qui, de facto, se comportaient comme les maîtres des lieux et les décideurs à la place des peuples africains.

Ceci pour dire que l’Afrique revient de loin et doit mener de longues batailles pour se faire écouter et avoir la place qui doit être la sienne au sein des institutions internationales, à commencer par l’ONU. La Conférence de haut niveau , sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est tenue cette fin de semaine à Oran, illustre cette volonté africaine de peser sur le cours des évènements qui marquent les relations internationales, comme elle est une opportunité pour conjuguer les efforts des pays du continent noir pour défendre les intérêts de l’ Afrique. Une approche mise en relief par les participants qui ont convenu que cette rencontre « constitue une opportunité unique à tous les pays africains, au CPS et aux A3 (Ghana, Gabon, Kenya) en particulier, pour échanger et renforcer leurs efforts et leur coordination en vue de défendre les positions communes africaines sur les questions de paix et de sécurité d’intérêt pour l’Afrique, au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies ».

Il faut dire que plusieurs défis se dressent devant les pays africains qui font face, pour certains, à une instabilité chronique, marquée par des coups d’ États répétitifs, une présence terroriste de plus en plus destructrice, un déficit de développement criard et même des menaces alimentaires plus pesantes encore depuis l’éclatement du conflit ukrainien. Faire taire les armes, maintenir les objectifs de développement durable, unir et parler d’une même voix sur la scène internationale, sont autant de défis qui permettront à terme au continent africain d’avoir toute la place qui lui revient de droit à l’international, à commencer par arracher un siège permanent au Conseil de sécurité, et ne plus être tributaire du véto des uns et des autres selon leurs seuls intérêts, sans aucune considération pour ce grand continent qui est le seul à être privé de cette représentation majeure au sein de l’ONU.

Par Abdelmadjid Blidi

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