EDITO

Un Etat à l’écoute

La décision du président de la République algérienne d’ordonner la régularisation de la situation des jeunes impliqués dans la micro-importation individuelle marque une étape significative dans la réinsertion des jeunes sur le marché du travail et leur intégration dans le circuit formel du commerce extérieur. Cette initiative met en lumière non seulement la problématique du chômage des jeunes, mais aussi la nécessité d’adapter les réglementations pour favoriser l’entrepreneuriat.
L’essor de la micro-importation a été, ces dernières années, un phénomène marquant en Algérie. Beaucoup de jeunes ont trouvé une alternative à l’absence d’opportunités d’emploi en se tournant vers cette activité. Cependant, le cadre légal incertain et l’absence de protection sociale ont souvent exposé ces jeunes à des risques économiques et juridiques. La décision présidentielle de régulariser leur situation vise à offrir une reconnaissance officielle à ces acteurs économiques, leur permettant ainsi d’accéder à des droits et des protections inhérents à un statut formel.
L’intégration des micro-importateurs dans le circuit formel du commerce extérieur représente une opportunité non seulement pour ces jeunes entrepreneurs. En facilitant leur accès au système du commerce extérieur, le gouvernement envoie un message fort : celui de la valorisation de l’initiative individuelle et de l’encouragement à l’auto-entrepreneuriat. La loi relative à l’auto-entrepreneur, qui offre des avantages non négligeables, doit être mise en avant pour inciter davantage de jeunes à formaliser leur activité.
Cependant, cette mesure ne doit pas être perçue comme une solution miracle. Il importe que l’État élabore un cadre clair et efficace pour accompagner cette régularisation. Cela inclut la mise en place de programmes de formation adaptés, l’accès à des conseils juridiques pour aider ces jeunes à naviguer dans le monde des affaires. De plus, un suivi régulier et des évaluations de l’impact de ces mesures seront essentiels pour garantir leur efficacité à long terme.
Au-delà des considérations économiques, cette décision soulève également des questions sociétales. Elle reconnaît la résilience et la créativité des jeunes algériens face à un environnement difficile. En leur offrant une chance de s’épanouir dans le cadre formel, les pouvoirs publics montrent une volonté de valorisation de leur potentiel et leur désir de contribuer à la société. Cela peut également contribuer à réduire la crise de confiance entre les jeunes et les institutions publiques, en montrant que celles-ci sont à l’écoute des réalités du terrain. Cette décision offre une voie vers une plus grande inclusivité et une meilleure protection des droits des jeunes entrepreneurs.
Par Nabil.G

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