EDITO

Construire une destinée commune

Excellentes avant et après l’indépendance du pays, les relations algéro-tunisiennes devront le rester. C’est une condition sine qua non à la stabilité de la région et à la prospérité des deux peuples. Il faut relever à ce propos, que l’excellence de ces relations ne tient pas seulement des gouvernements qui voudraient préserver un niveau de coopération à même de maintenir le bon voisinage, mais surtout de la volonté des Tunisiens et des Algériens qui semblent s’entendre à merveille. Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des deux pays, l’on ne trouve aucun couac. Depuis la création de l’Étoile nord africaine, à l’éclatement de la guerre anticoloniale en Tunisie, à l’avènement du premier Novembre, aux bombardements de la localité frontalière de Sakiet Sidi Youcef par l’armée française, jusqu’à la mise en place de l’UMA et le soutien indéfectible de la Tunisie lors de la tragédie nationale, les Algériens comme les Tunisiens ont brillé par un esprit d’entente et d’entraide hors du commun.
C’est bien cet esprit-là qui a amené l’Algérie à ne pas s’ingérer dans la situation politique compliquée que traverse la Tunisie, ces derniers mois. Bref, il est clair que le tandem algéro-tunisien n’est pas simplement une histoire de voisinage. C’est prioritairement une volonté de construire une destinée commune, tant au niveau politique que social.
Le président tunisien qui recevait le ministre algérien des Affaires étrangères, il y a quelques jours, n’avait pas besoin de faire une quelconque démonstration de bonnes intentions pour mettre en évidence l’étroitesse des relations entre les deux pays, quoi qu’en disent les mauvaises langues qui tentent de brouiller le signal entre Alger et Tunis. Cet état de fait est bien admis par les officiels et, il faut l’admettre, apprécié à sa juste valeur, par les deux sociétés.
Il reste, cependant, que la sécurité seule n’est pas le principal objectif des Algériens et des Tunisiens. Les deux sociétés aspirent à beaucoup plus. Ils voudraient donner un sens concret à leurs relations séculaires. C’est là une demande de la base que le sommet ne semble pas bien comprendre. Les chiffres des relations économiques algéro-tunisiennes parlent d’eux-mêmes. Ils ne reflètent pas du tout l’ambition des deux pays à asseoir une dynamique permanente, qui serait le principal moteur de la croissance de toute la région nord africaine. C’est certainement trop ambitieux de miser sur pareille perspective, mais il est clair qu’il n’existe pas meilleur scénario qu’une intensification des échanges entre les deux pays et les deux peuples. Quoi qu’en dise, les mauvaises langues…
Par Nabil.G

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