A Oran, les plastiques offrent un grand potentiel de recyclage encore peu exploité. Pour combler cette carence, de jeunes entreprises ont investi dans la filière du recyclage du plastique, bien décidées à conjuguer écologie et rentabilité dans un créneau juteux.
Trouver des substituts au pé trole, enrichir la palette des plastiques recyclables, rendre cette filière plus efficace ou identifier de nouveaux débouchés pour valoriser la matière récupérée: le potentiel d’amélioration est gigantesque dans l’industrie du plastique, ce qui n’a pas échappé aux entrepreneurs. Les plastiques sont fondus et transformés en une gamme étonnante de produits nouveaux et réutilisables. La deuxième ville du pays a ainsi vu éclore, ces dernières années, une bonne poignée de micro-entreprises qui ont la ferme intention de révolutionner un secteur d’activité sous pression en réduisant la facture environnementale, mais aussi en développant des modèles d’affaires rentables. C’est ce qu’a fait Mohamed, un opérateur qui a créé son entreprise de recyclage de plastique par le biais de l’ANADE (Ex-ANSEJ). En utilisant des plastiques collectés dans les rues et les décharges, son entreprise les convertit en granulés qui sont ensuite vendus aux industriels du plastique.
«Le processus de recyclage de déchets plastiques nécessite un investissement dans les machines et équipements de traitement tels que les trémies, les extrudeuses et les agrégateurs. Ce processus consiste à fragmenter les déchets par broyage et éventuellement par micronisation suivie de leur séchage. Ensuite, ces fragments sont utilisés directement par extrusion avant le processus de granulation», explique Mohamed. «Le recyclage des déchets plastiques permet de créer des milliers d’emplois et contribue grandement à la création de richesse», affirme ce chef d’entreprise. «Quand j’ai commencé en 2017, ce n’était pas aussi rentable de recycler», se confie- t-il.
«Depuis son ouverture, notre entreprise n’a cessé de grandir et valorise aujourd’hui des tonnes de déchets de plastique», explique l’industriel de 54 ans, la mine réjouie. Ses fournisseurs sont des dizaines de chiffonniers, cheville ouvrière du recyclage.
«Le recyclage est un secteur où tout est à faire», estime l’entrepreneur qui fait travailler une dizaine de personnes en direct et plus de 30 en indirect. A l’heure où les pouvoirs publics se sont fixés comme objectif de recycler 55% de ces emballages plastiques d’ici 2030, 85% des déchets sont envoyés dans des centres d’enfouissement technique (CET) à Oran et le reste s’accumule dans des décharges sauvages. Jusqu’à présent, les matières plastiques sont majoritairement collectées via les déchets ménagers non triés en vue d’être enterrés dans un des centres d’enfouissement technique. Depuis quelques années, les choses évoluent: le recyclage et le tri sélectif commencent à se mettre en place.
Imad. T