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Forum économique algéro-libyen:
Un marché de 3 milliards de dollars à exploiter

Il faut savoir que les échanges commerciaux entre les deux pays devraient, si ces recommandations sont concrétisées, atteindre près de 3 milliards USD (contre 65 millions USD actuellement dont 59 millions USD représentant les exportations algériennes vers la Libye). C’est dire l’énorme potentiel qui attend les entreprises algériennes qui disposent déjà d’un savoir-faire qu’elles peuvent exporter vers la Libye.

Impressionnante était l’affluence d’opérateurs algé-riens et libyens, hier, à l’hôtel Aurassi où se déroulait le forum d’affaires algéro-libyen. Près de 400 opérateurs des deux pays ont donc donné le ton au forum et présagé de sa réussite. Les ministres des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et du Commerce, Kamel Rezig, côté algérien, de l’Économie et du Commerce libyen, Mohamed Al-Haweij ont mis en exergue l’objectif premier de cet évènement destiné à «renforcer la coopération économique et commerciale et trouver des opportunités de partenariats bilatéraux dans les différents secteurs économiques entre les deux pays», souligne la direction de la promotion et de soutien des échanges économique du ministère des Affaires étrangères, organisateur de ce forum, en collaboration avec ministère du Commerce et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI).
L’intérêt qu’accordent les opérateurs à la rencontre tient surtout au large éventail de secteurs ouverts au partenariat entre les deux pays. On retiendra dans les profils des opérateurs présents à l’hôtel Aurassi, les secteurs de l’énergie, les produits agricoles et alimentaires, les machines industrielles et agricoles, la santé, les produits pharmaceutiques, les produits électroniques et électroménagers, les travaux publics et les matériaux de construction, le papier, l’éducation, le tourisme, les bureaux d’études et les services. Cela donne une idée des attentes des Libyens et de la formidable opportunité qui s’offre aux acteurs économiques algériens.
Cela au plan pratique du forum, il reste que cela sera effectif grâce à un préalable diplomatique et politique qu’il va falloir réunir. Sur le sujet, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum se veut rassurant. «Je réitère le soutien de l’Algérie aux efforts des autorités libyennes, en l’occurrence le Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale, visant à rétablir la stabilité politique et sécuritaire en Libye, réaliser la réconciliation nationale entre toutes les parties du peuple libyen, et unifier et renforcer les institutions de l’Etat, en prévision des élections générales, libres et régulières, qui préservent l’intégrité et l’unité du territoire libyen et remettent la Libye sur les rails de la reconstruction, de la prospérité et de la croissance», a indiqué M. Boukadoum qui, dans son propos, apporte un éclairage diplomatique à même de construire ledit préalable nécessaire à densifier les relations économiques.
De son côté, le ministre libyen de l’Economie et du Commerce s’est voulu autrement plus pragmatique et est allé droit au but. Il a ainsi préconisé la création d’une Zone franche entre l’Algérie et la Libye et l’ouverture du passage frontalier Debdeb-Ghadamès. Objectif : renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays. Cela ne lui a pas fait oublier les «relations politiques privilégiées entre les deux pays» qui constituent «un terrain fertile pour le développement de la coopération dans le domaine économique». Il a appelé les opérateurs des deux pays à relancer la coopération dans le domaine du commerce et de l’investissement, et à tirer profit de cette rencontre pour sortir avec des décisions servant les intérêts mutuels des deux pays.
Il faut savoir que les échanges commerciaux entre les deux pays devraient, si ces recommandations sont concrétisées, atteindre près de 3 milliards USD (contre 65 millions USD actuellement dont 59 millions USD représentant les exportations algériennes vers la Libye). C’est dire l’énorme potentiel qui attend les entreprises algériennes qui disposent déjà d’un savoir-faire qu’elles peuvent exporter vers la Libye. C’est cette perspective qui a poussé le ministre du Commerce à estimer que cet évènement est «une opportunité
pour l’investissement et la relance de projets communs pour les opérateurs économiques des deux pays», ajoutant que le secteur privé, qui contribue efficacement aux taux de croissance, «pourrait être le moteur le plus approprié pour une complémentarité économique solide entre l’Algérie et la Libye».
Nadera Belkacemi

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