EDITO

L’après Moscou interroge

L’ attentat terroriste à Moscou, remet le terrorisme en haut de l’affiche. La situation est d’autant plus confuse que cet acte survient dans un pays déjà en guerre depuis plus de deux ans. Ce qui vient de se passer dans la capitale russe a jeté un coup de froid dans toutes les capitales occidentales et les autres capitales du monde.
Il faut dire que le bilan est très lourd avec plus de 130 morts et des dizaines de blessés. Le modus operandi, même s’il n’est pas nouveau, interroge sur les capacités des services de sécurité internationaux à pouvoir annihiler toutes les opérations en cours de préparation par Daech et les autres. Dans le cas muscovite, on n’est plus dans l’attentat au véhicule bélier ni dans des attaques à l’arme blanche et encore moins dans le cas d’un loup solitaire, mais c’est un commando lourdement armé avec armes automatiques, des kalachnikovs dans ce cas, et bien entraîné qui a déjoué toute la vigilance des services de sécurité russes et a fait irruption dans une salle de concert située dans une grande surface commerciale, avant de tirer sur tout ce qui bouge. Daech en commettant cet acte assassin vient se faire rappeler au bon souvenir de ce monde qui s’entredéchire depuis un long moment déjà.
Il reste néanmoins regrettable d’entendre les fameux experts et observateurs occidentaux nous faire comprendre que la Russie est visée par les groupes terroristes à cause de ses guerres anciennes en Tchétchénie ou son engagement en Syrie contre l’État islamique. Une aberration de la part d’un monde occidental qui veut toujours tirer la couverture vers lui, comme si leurs pays étaient à l’abri de ce genre d’attentats. Un aveuglément qui interroge sur le positionnement de ces derniers face au terrorisme, comme lors leur implication dans le conflit syrien, où ils ont armé les groupes extrémistes face au régime de Bachar el-Assad, ce qui étai déjà un comportement condamnable à tous les niveaux.
Maintenant, et si pour les Russes la main de Kiev n’est pas très loin de ce qui vient de se passer à Moscou, il n’en demeure pas moins que le terrorisme continue de sévir dans plusieurs régions du monde, et les premiers pays à en souffrir sont les pays musulmans et africains, même si ces derniers ne bénéficient pas toujours de l’aide des Occidentaux. Une attitude malheureuse de la part de pays qui se pensent assez armés et assez outillés pour s’éviter ce genre de carnages, mais qui restent au fond vulnérables tout comme les autres pays face à la détermination des groupes armés qui signent ici, avec l’attentat de Moscou, leur grand retour et envoient un message clair à tous ceux qui croyaient que le terrorisme était déjà derrière nous.
Par Abdelmadjid Blidi

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