Un pays au bord du chaos
Les jours du gouvernement Bayrou sont comptés. Pour beaucoup d’analystes et de spécialistes, François Bayrou ne survivra pas au vote de confiance le 8 septembre prochain. Et derrière lui, c’est un autre personnage qui sait que si le gouvernement tombe, c’est son ascension et ses ambitions qui seront pratiquement enterrées. Il s’agit, bien sur, du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de son poste un strapontin vers ses ambitions démesurées et surtout un moyen d’occuper grandement l’espace médiatique.
Une probabilité de chute de gouvernement, qui a sérieusement ébranlé cet homme qui a profité jusqu’à l’exagération de son poste, alors que son parti est microscopique au sein du parlement. Ses sorties juste après la conférence de presse de Bayrou témoignent de cet état de panique dans lequel il s’est retrouvé. Il s’est ainsi précipité de mettre en garde contre un vote qui ferait chuter le gouvernement de François Bayrou et qui selon ses dires serait contraire «aux intérêts de la France. «Nous sommes entrés au gouvernement pour éviter le chaos et l’extrême gauche, il serait irresponsable de précipiter le pays dans une crise financière majeure dont les conséquences atteindraient d’abord les plus fragiles. Voter pour la chute du gouvernement, ce serait voter contre les intérêts de la France», a-t-il écrit dans un communiqué.
Cet homme a pu, face à la faiblesse de Matignon et même de l’Elysée, dicter la voie à suivre au gouvernement, notamment dans le dossier algérien où il a fait le choix d’engager un bras de fer où les conventions et traités qui lient les deux pays ont été bafoués, et où même le droit international et les us et coutumes de la diplomatie ont été trainés dans la boue. Une politique dont le cœur d’action est d’abord le racisme et la xénophobie.
Retailleau s’est ainsi placé en chef de file du courant raciste et anti-immigration en France, aidé en cela par un microsome parisien, en tête duquel vient l’homme d’affaires Vincent Bolloré qui a mis son empire médiatique au service des ambitions et des dérives racistes du ministre de l’intérieur. Cnews, Europe1 ou le Journal du Dimanche (JDD) ont été ainsi mis au service de ce raciste notoire qui partage les mêmes idées nauséabondes que Bolloré et la fachosphère française.
La France et la Ve république offrent aujourd’hui une piteuse image et une décadence dont les conséquences sont visibles avec un pays mal géré et au bord de la faillite financière. Un pays où le personnel politique en charge des affaires de l’Etat est de plus en plus médiocre et où seul le discours raciste et xénophobe se fait entendre.
Par Abdelmadjid Blidi