Une clochardisation urbaine propre à un «tiers-mondisme» avancé
Dans un article publié la semaine dernière par Ouest Tribune, notre confrère et ami a judicieusement pointé du doigt et dénoncé la forte tendance au gaspillage des deniers publics constatée à travers certaines opérations inscrites au registre de la gestion municipale du cadre urbain.
Évoquant «le scandale» des dizaines de palmiers, plantés à Bomo-Plage et qui ont rendu l’âme, notre confrère s’est interrogé sur la responsabilité de l’échec calamiteux de cette présumée «opération d’embellissement» de la baie de Bomo-Plage qui a engloutit une grosse enveloppe financière.
D’autant plus que des experts agronomes oranais laissent entendre que la plantation, ou plutôt la «transplantation» , de ces palmiers avait très peu de chance de succès compte tenu de plusieurs facteurs liés à l’espèce de palmier choisi, à la nature du sol et aux conditions climatiques marquées par un très fort taux d’humidité. On sait qu’en plusieurs endroits de la ville, on peut «admirer» l’image hideuse de cet alignement de troncs de palmiers sans branches, agonisants et comme implorant le ciel d’une rapide délivrance. On se souvient qu’en 2010, lors des préparatifs de la grande conférence GNL16 sur le gaz naturel, des dizaines de palmiers furent transplantés sur le trajet allant de l’aéroport jusqu’au centre international des conférences à Akid Lotfi.
Des arbres qui ont été desséchés, pour la plupart morts et enlevés, sans que les Oranais ne sachent trop comment ni pourquoi cette ineptie urbaine a été engagée. Qui est responsable de ce gaspillage de deniers publics? Un questionnement légitime qui reste à ce jour sans réponse officielle.
Un préjudice financier classé, comme bien d’autres, au registre oublié des improvisations, des bévues et des retards enregistrés dans bon nombre d’opérations et de projets. Ce scandale des implantations erronées de palmiers qui dépérissent en moins de deux ans, tout comme les travaux de réfection des revêtements de chaussées qui se dégradent aux premières chutes de pluie, les erreurs de conception dans la réalisation de certains axes routiers, les failles et tâtonnements constatés dans la collecte des ordures ménagères et l’entretien de la cité, les carences dans la gestion et des espaces publics, du transport urbain collectif et de la circulation ainsi que les retards cumulés dans l’achèvement et la livraison des projets, ne cessent de forger la régression et la clochardisation urbaine propre à un «tiers-mondisme» avancé.
Comme une sorte de fatalité qui pèse depuis longtemps sur la Cité. Une fatalité aujourd’hui symbolisée par la triste image de la carcasse de béton d’une dizaine d’étages implantée au centre ville et qui, depuis bientôt un demi-siècle, nargue toujours le regard des Oranais … Jusqu’à quand?
Par S.Benali