Une inquiétude justifiée
Doucement mais sûrement le variant Omicron est en train de s’installer en Algérie. On est certes au seuil des 100 cas, mais on sait qu’avec sa forte contagiosité ce variant, comme cela s’est passé ailleurs, finira par être majoritaire.
Mais pour le moment on n’en est pas encore là, et c’est toujours le variant Delta, bien plus dangereux, selon toutes les études faites un peu partout dans le monde, qui est majoritaire en Algérie. Et c’est toujours lui qui inquiète experts, médecins et spécialistes algériens qui voient avec angoisse sa courbe exponentielle qui continue de monter, frôlant les 500 cas par jour, alors que l’on est encore bien loin du pic de cette quatrième vague amorcée depuis quelques semaines.
L’inquiétude du personnel médical est d’autant plus grande, quand on voit l’insouciance générale qui règne au sein de la population qui continue de faire peu de cas du respect des gestes barrières entre distanciation sociale et port du masque. Ce dernier a pratiquement disparu depuis la fin de la très virulente troisième vague, qui a durement frappé le pays l’été dernier.
Et comme si cela ne suffisait pas, les Algériens sont toujours réfractaires à se faire vacciner, alors que là aussi toutes les études et les observations faites dans le monde entier soutiennent que le vaccin évite les complications du virus, permet aussi de ne pas se retrouver en réanimation et surtout évite les décès. Mais malgré tous ces bénéfices prouvés de la vaccination, le taux des personnes vaccinées reste en deçà des 30%, alors que les pouvoirs publics tablaient sur un taux de 70% au mois de décembre dernier. Mais presque un mois après, la situation stagne toujours.
Un état de fait qui menace sérieusement le système de santé national qui ne pourra jamais faire face au flux de malades qui s’annonce dans les semaines à venir. D’ailleurs beaucoup d’hôpitaux trouvent toutes les peines du monde à admettre tous les contaminés, malgré les instructions du ministre Benbouzid qui a instruit les structures hospitalières à ne refuser aucun malade atteint du covid.
Mais à un moment donné la saturation des hôpitaux sera totale, surtout quand les deux variants, l’un très virulent (le Delta) et l’autre très contagieux (l’Omicron), marqueront le pic de cette quatrième vague qui risque de faire des ravages bien plus importants que ceux de la troisième vague survenue l’été dernier qui a sérieusement ébranlé les Algériens.
Par Abdelmadjid Blidi