EDITO

Centralisation abusive et bureaucratie inébranlable

Les élections locales qui se sont déroulées samedi dernier n’ont pas forcément animé le débat au sein de l’opinion ornaise plutôt sceptique et réservée sur l’avenir de la gestion des affaires de la collectivité. Loin des discours des prétendants, une bonne majorité d’Oranais était surtout préoccupée par les difficultés du quotidien, les désagréments urbains, et la montée en cadence de certains fléaux sociaux devenus presque irréductibles. La «Harga» vers les côtes espagnoles et ses nombreuses victimes noyées, le trafic de drogue et de comprimés de médicaments dangereux et interdits à la libre consommation, les vols, les agressions et les escroqueries en tout genre rapportées par la presse locale, et de façon générale l’ambiance triste et morose marquant la vie collective déréglée par une lourde inversion des valeurs morales et sociales les plus élémentaires.
Selon des observateurs, les élections pour le choix des nouveaux représentants du peuple à la Mairie et à l’APW n’ont surtout suscité que l’agitation et l’enthousiasme des candidats et de leurs proches qui attendent avec impatience les résultats et espèrent décrocher une place dans les rangs de la «représentativité» ouvrant droit, selon eux, à un nouveau statut social. A l’exception de quelques noms plus ou moins connus de la scène locale, la majorité des candidats présents au scrutin ne sont surtout connus que par les sphères partisanes ou associatives, souvent très peu connus dans l’arène oranaise. «Certes, disent les mauvaises langues locales, l’expérience et la compétence peuvent être prouvées par les jeunes au contact des réalités du terrain… Et il vaut mieux un jeune sans expérience de la gestion des affaires qu’un ancien prédateur incrusté depuis des lustres dans les rouages de l’instiution…». Fatalement, beaucoup pointent du doigt certains candidats aux élections locales, déjà membres des APC et APW sortantes, et qui ont changé de parti politique «juste pour réunir plus de chances d’être réélu à l’assemblée». «Le militantisme sincère et inconditionnel n’existe plus, lance un ancien retraité de la Mairie, ajoutant que la cooptation et les alliances politiques locales ne reposent encore que sur les intérêts de clan..». Beaucoup à Oran estiment que le renouvellement périodique des membres des deux assemblées locales restera un «non-événement», tant que le système global d’organisation et de fonctionnement des collectivités locales reste l’otage d’une centralisation abusive et d’une bureaucratie inébranlable. Wait and see, comme dit l’anglais.
Par S.Benali

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