EDITO

Une mémoire honteuse

Les dérapages historiques du président français sur la colonisation et l’existence d’une nation algérienne avant l’invasion française rappelle que la nostalgie pour une ère révolue n’est pas une affaire d’extrême droite dans ce pays. Cette célébration du crime contre l’humanité qu’a été la colonisation française en Afrique est donc une affaire d’élite toute tendance idéologique confondue. Il serait injuste de mettre toute l’intelligentsia française dans le même sac, mais disons-le clairement, Emmanuel Macron est dedans sans nuance aucune. Mais ce petit-fils spirituel de Le Pen et les autres affidés de l’Algérie-française est bien embêté tous les 8 mai et les 17 octobre de chaque année. Il ne peut invoquer des faits de guerre, ni une hostilité armée de manifestants. Dans les deux cas, c’est du pur crime d’Etat.
En cette date anniversaire du 17 octobre 1961 de l’abject assassinat de centaines d’Algériens, souvent de la manière la plus barbare, commis par la police française, les personnalités en vu de l’establishment français n’éprouve pas de honte particulière à se bousculer sur twiter et les chaînes de radio et de télévision pour apostropher les historiens qui disent la vérité et sortir des sornettes sur la prétendue responsabilité algérienne dans la guerre de libération nationale. Comme si l’acte colonial lui-même était, à l’origine, une demande de protection de l’Algérie.
En cette date-anniversaire, les responsables politiques de l’Hexagone qui protègent leur gagne-pain mémoriel ne savent, en réalité, pas sur quel pied danser. L’institutionnalisation de la torture, le déplacement des populations, l’usage du napalm et les bombardements de villages durant la guerre d’Algérie et, plus loin dans l’histoire, les emfumades et les dépossessions des terres des Algériens sont autant de faits historiques. Et tout cela remonte à la surface chaque 17 octobre et 8 mai 45. Tout le monde en France, de l’extrême gauche à l’extrême droite en reconnaît la véracité, documents à l’appui.
En réalité, personne n’est dupe. Les dernières gesticulations du président Macron n’ont d’autres objectifs que celui de répondre à l’appel des nostalgiques de l’Algérie française. Ces derniers, qui faut-il le souligner, perdent du terrain d’année en année et vont droit vers une autre défaite après celle de leur guerre coloniale, ont fait un deal crasseux avec un homme faussement républicain. Dans ce combat d’arrière garde, Macron et consorts ne cherchent pas la vérité historique et encore moins le salut de la République française.
Par Nabil G

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