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Une paix au vocabulaire guerrier

Le monde n’a pas beaucoup changé et c’est toujours le discours de la guerre qui prévaut, même si on assiste à des formulations linguistiques assez bizarres où on met des mots de paix et de coexistence pacifique, pour saupoudrer en réalité un fond de va-t-en guerre qui semble prédominer en ces temps de grandes tensions un peu partout dans le monde.
La dernière assemblée générale de l’ONU, la 77e de nom, a été édifiante en ce sujet puisque les grands intervenants à commencer par le président américain ont encore une fois fustigé ce qui est qualifié en Occident de politique expansionniste et guerrière de la Russie. «La Russie, a déclaré le président américain dans son discours, a dit se sentir menacée mais personne ne l’a menacée, et personne d’autre que la Russie n’a cherché le conflit. Nous avons mis en garde de ce qui arrivait, nous avons essayé d’éviter la guerre, mais l’objectif de Vladimir Poutine est très clair et rare». Joe Biden a également réaffirmé son soutien à l’Ukraine. «Nous serons solidaires avec l’Ukraine, et face à l’agression russe».
Les discours du président français et du chancelier allemand n’ont pas été très différents et ont tenu la Russie pour unique responsable de la situation actuelle. En réalité, personne n’a entrouvert une porte, ni avancé un début de sortie de crise où la paix aura une petite chance d’exister.
Ce rôle apparemment a été laissé au président ukrainien Volodymyr Zelensky qui, en la même occasion, a commencé par dire que «l’Ukraine veut la paix». Et cette paix il la présente en quelques points, qui n’ont en réalité aucun lien avec ce qu’on peut qualifier de paix. Car pour cette paix, Zelinsky a exigé un «juste châtiment» contre la Russie, et a appelé à la mise en place d’un tribunal spécial pour cette même Russie, et enfin a demandé à ce que la Russie soit privée de son droit de veto au Conseil de sécurité.
Un discours de paix bizarre pour un homme qui manifestement pense plus à humilier Moscou qu’à vraiment mettre fin à cette guerre dont les ondes de choc ont bouleversé le monde entier. Zelinsky se prend déjà comme vainqueur d’une guerre qui n’a pas encore livré toutes ses horreurs.
Avant ces interventions Poutine ne disait pas mieux dans ce qui s’apparente à une partie de poker menteur, puisque le président russe qui a appelé à la mobilisation de 300.000 réservistes, n’a pas exclu d’avoir recours à toutes les armes possibles pour défendre son pays. Ce qui a été interprété par les Occidentaux comme une menace claire d’une guerre nucléaire.
À entendre les uns et les autres, on se rend bien compte que la paix est encore loin. Elle vient même de s’éloigner encore plus après cette assemblée générale de l’ONU. Bien au contraire, on est clairement à la limite d’une guerre généralisée.
Par Abdelmadjid Blidi

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