Une république en lambeaux
En France il y’a au-dessus de tout le monde, du moins dans un pays qui respecte sa Constitution, le président de la République Emmanuel Macron et ensuite juste après le Premier ministre, aujourd’hui François Bayrou. Mais il se trouve que ce n’est pas tout à fait le cas, car au dessus de ces deux chefs, il y’a la vraie Cheffe, Marine le Pen, qui fait la pluie et le beau temps et dicte ses desideratas à des supposés premiers responsables qui, au fond, ne pèsent pas lourd et se font tout petits quand la cheffe des extrémistes du rassemblement nationale menace.
La constitution du gouvernement Bayrou n’a fait que confirmer cette vérité dans une France en pleine déperdition, même si le nouveau Premier ministre a tenté de tenir un autre langage et de donner des explications peu convaincantes, notamment en ce qui concerne la nomination de Xavier Bertrand à la tête du ministère de la justice, que le Pen a énergiquement refusé, menaçant de censurer le nouveau gouvernement automatiquement. Et Macron tout comme son nouveau Premier ministre s’y sont pliés.
Par contre la cheffe de l’extrême droite française n’a pas “révoqué” Gérald Darmanin pour le même poste, car le petit Moussa a eu ce trait de génie de compatir avec elle face aux sévères réquisitions dans son procès pour détournement d’argent au parlement européen. Il a su éviter en fait les foudres de la vraie cheffe de la France aujourd’hui. Et puis il ya ( comme dirait jacques Brel dans sa chanson Chez ces gens-là) Bruno Retailleau, un ministre de l’intérieur qui n’est obsédé que par l’immigration et les immigrés qu’il veut tous chasser et les mettre en OQTF. Un ministre qui a brillé par son arrogance et son incompétence dans la gestion des effets dévastateurs du cyclone qui a frappé Mayotte où il n’y a, il faut le rappeler, que des noirs et donc des citoyens de seconde zone. Enfin il y a Manuel Valls que les Catalans ont giflé quand il s’est présenté aux élections locales, lui donnant un minable score d’à peine 2%, et qui depuis ne fait que vampiriser les plateaux TV et radios avec des relents anti-immigration nauséabonds.
C’est ça aujourd’hui la France d’Emmanuel Macron, qui se targuait d’être le plus intelligent parmi tous et de tout maîtriser, alors qu’il a offert le pays, sur un plateau, à l’extrême droite et à Marine le Pen. La France et ses déboires pourraient ne pas nous intéresser si la communauté algérienne dans ce pays n’était pas la plus importante et si elle ne risquait pas de souffrir, le plus, de ce retour des nostalgiques de l’Algérie française, avec un gouvernement qui fait de notre pays sa première cible et qui complote contre lui, avec des preuves avérées de l’implication de la DGSE dabs la déstabilisation de l’Algérie. Des complots heureusement déjoués grâce à la vigilance de nos services de sécurité.
Par Abdelmadjid Blidi