EDITO

Une réticence inadmissible

Le ministre de la Santé n’a pas voulu faire dans l’alarmisme, mais il ne faut pas être devin, pour comprendre que cette fois, la quatrième vague, qu’on nous annonçait depuis déjà quelques semaines, est toute proche de nous, ceci si elle n’est pas déjà là. Dans sa dernière rencontre avec les directeurs de santé des wilayas du pays, Abderrahmane Benbouzid, a laissé peu de doutes sur cette éventualité.
Il a ainsi appelé les responsables locaux de la santé à se préparer sérieusement à cette très proche éventualité, donnant en ce sens des instructions claires et ordonnant «“l”élaboration d’un inventaire détaillé des stocks d’oxygène dont disposent les structures sanitaires et d’un état des lieux des équipements médicaux disponibles, outre la maintenance et le contrôle du matériel», insistant sur l’impératif «de s’enquérir de la situation des différents établissements de santé notamment au vu de l’augmentation des cas de contamination enregistrés dans les wilayas».
En plus de cela et comme pour faire comprendre l’urgence du moment et la particularité de la situation, le ministre a instruit les mêmes responsables à consacrer dès maintenant des hôpitaux et des services Covid-19, en prévision de la quatrième vague de la pandémie. Le décor est ainsi planté.
Car en face, pour notre malheur, la population est encore loin d’avoir saisi la dangerosité de la situation. Et pour s’en convaincre, il suffit de voir les chiffres de la vaccination, qui sont encore loin des objectifs visés, et qui peinent toujours à arriver à 30%, alors qu’au lancement de la campagne on prévoyait d’atteindre la vaccination de 70% de la population ciblée en ce mois de décembre. Malheureusement, on en est bien loin, et cette 4ème vague risque de faire d’autres ravages tout aussi dramatiques que ceux de juillet et août derniers. D’ailleurs il n’y a qu’à voir la tiédeur et la lenteur avec laquelle se déroule la campagne de vaccination dans le secteur de l’éducation, décidée pour cette semaine, pour comprendre que la partie est bien loin d’être gagnée.
Les Algériens vivent comme si la pandémie faisait déjà partie du passé, alors que c’est tout à fait le contraire qui nous attend. Le pire même est à attendre dans les toutes prochaines semaines. C’est peut être ce jour là, quand on aura la guillotine au dessus de nos têtes, que nous comprendrons à quel point nous étions dans l’erreur et l’entêtement absurde. Mais il sera déjà trop tard pour changer le cours des choses.
Par Abdelmadjid Blidi

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